Le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré a procédé ce 31 octobre 2023, à Ouagadougou, à un dépôt de gerbe de fleurs au monument des héros nationaux, à l’occasion de la commémoration de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
Par Nicolas Bazié
C’est une cérémonie d’hommage qui s’est faite dans la sobriété. Et ce, en présence de plusieurs personnalités dont le président de l’Assemblée législative de Transition, Dr Ousmane Bougouma, le ministre de la Sécurité Émile Zerbo, le ministre d’État ministre de la Fonction publique Bassolma Bazié, ainsi que les blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat manqué de septembre 2015.
Aussitôt arrivé au monument des héros nationaux, le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré a déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle sur laquelle sont inscrits les noms de ceux qui ont payé de leur vie lors des évènements de 2014 qui ont provoqué la chute de l’ex-président Blaise Compaoré.
Le capitaine avance lentement, accompagné par la sonnerie aux morts assurée par la gendarmerie nationale. L’instant est solennel sur fond de silence. Le Chef de l’État dépose la gerbe de fleurs. C’est la fin de la cérémonie d’hommage.
C’est un court moment que Christophe Lompo, président de l’Association des blessés du coup d’État manqué de septembre 2015 dit apprécier à sa juste valeur.
Pour M. Lompo, il y a lieu de saluer les autorités qui reconnaissent, selon lui, le sacrifice de ceux qui sont tombés en 2014 et en 2015.
« C’est un honneur que le Chef de l’Etat se déplace pour venir commémorer cet évènement malheureux que nous avons traversé», a dit Christophe Lombo qui précise que cette commémoration va maintenant au-delà des victimes de l’insurrection populaire de 2014 et du coup d’Etat manqué de 2015.
« Nous sommes conscients qu’il y a des héros qui tombent sur le champ d’honneur dans ce contexte sécuritaire du pays. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons demandé aux autorités d’étendre la commémoration à tous ces martyrs parce que nous sommes tous des Burkinabè», fait-il comprendre.
Quid de l’état de santé des blessés?
À la date d’aujourd’hui, le président de l’Association des blessés du coup d’État manqué de septembre 2015 trouve que les choses vont bon train dans l’ensemble.
«Courant 2019-2020, nous avions évalué le nombre des blessés qui étaient en situation d’urgence. Nombreux avaient été pris en charge mais certains rechutent et il n’y a pas un service vers qui ces blessés peuvent se tourner.» a-t-il déclaré.
C’est ainsi, a-t-il poursuivi que nous «avons lancé un appel au chef de l’État (le capitaine Ibrahim Traoré, ndlr) pour qu’il se saisisse de l’affaire et qu’il la gère une fois pour toutes».
Selon son propos, il y a un blessé qui vit encore avec «une balle logée entre ses poumons ». Techniquement, «il nous a été donné de savoir qu’il est impossible de faire une chirurgie parce que le patient risque de perdre la vie», ajoute Christophe Lompo qui souhaite que la prise en charge de l’interessé par l’État soit à vie.
P. K. Victor Pouahoulabou est le président de l’Union des familles des victimes de l’insurrection populaire. Il dit être satisfait de l’hommage qui a été rendu aux martyrs.
Cependant, à la question de savoir si les familles ont des doléances à soumettre cette année, le président Pouahoulabou répond qu’il y a un service technique qui s’occupe de cet aspect.
« A l’heure actuelle, je ne peux pas m’aventurer sur ce terrain pour vous citer les doléances. Mais, soyez sûrs que les choses vont rentrer dans l’ordre d’ici là parce que des décrets ont été pris dans ce sens», fait-il savoir.