Le ministre des Mines et des Carrières Simon-Pierre Boussim a procédé, ce 21 juillet 2023, à Gaoua, chef-lieu de la région du Sud-Ouest du Burkina Faso, au nom du chef de l’État, à l’ouverture officielle de la 2e édition de la Journée de l’artisan minier (JAM). Plus de 500 participants prennent part à cette activité à l’Ecole nationale de l’enseignement primaire (ENP).
Par Nicolas Bazié depuis Gaoua
Orpailleurs, experts miniers, autorités régionales, membres du gouvernement (les ministres de la Santé, des Sports, de la Défense, des Mines) ont convergé vers l’Ecole nationale de l’enseignement primaire (ENP) de Gaoua ce 21 juillet.
Objectif ? Assister à l’ouverture officielle de la 2e édition de la Journée de l’artisan minier, un cadre d’échanges entre exploitants artisanaux d’or et les autorités du pays, pour une meilleure optimisation du secteur.
Une belle initiative selon le parrain de la présente cérémonie, le chef de Canton de Gaoua. Pour lui, il y a une nécessité de bien encadrer le secteur minier artisanal.
« Les orpailleurs doivent dans ce sens, respecter les consignes des autorités», conseille le chef de canton qui semble être conscient que l’activité de l’orpaillage rime avec insécurité. Et, selon lui, il faut en finir avec ce phénomène.
« Je vous ai préparé 13 cailloux, je croyais que le chef de l’État allait venir. Cependant, monsieur le ministre de la Défense, je voudrais que vous déposiez chaque caillou dans les différentes régions du pays. Parce qu’il faut qu’on en a finisse avec cette histoire de terrorisme», a-t-il fait comprendre.
Historiquement, la pratique artisanale de l’or occupe une place importante dans la région du Sud-ouest, soutient le gouverneur Boureima Savadogo qui ajoute que de nombreux orpailleurs y viennent ces dernières années en grand nombre à la recherche de l’or.
« L’exploitation artisanale d’or est une activité importante pour de nombreux habitants. Elle constitue la principale source de revenus pour plus d’un», a indiqué le gouverneur Boureima Savadogo qui soutient que l’organisation de la journée de l’artisan minier permet d’échanger les mécanismes en place, pour que le secteur puisse contribuer à suffisance à l’économie du pays.
Ce sont 10 tonnes d’or qui sont produites chaque année dans l’exploitation artisanale de l’or correspondant à 235 milliards de francs CFA, fait remarquer le président du comité national d’organisation de la 2e édition de la Journée de l’artisan minier Jean Baptiste Kaboré par ailleurs secrétaire général du ministère des Mines et des Carrières.
Cependant, dit-il, il faudra travailler à préserver l’environnement, les conflits miniers entre artisans miniers artisanaux et les industriels. Sans oublier la lutte contre la fraude dans la commercialisation de l’or et l’assèchement des sources de financement des groupes armés terroristes.
La tenue de la journée de l’artisan minier traduit la volonté des autorités d’optimiser le secteur, a fait savoir, dans son allocution, le représentant des artisans miniers du Burkina Faso Sékou Barro.
Il note dans le même temps, un faible encadrement du secteur et demande aux participants de faire des recommandations pour résorber un tant soit peu les problèmes dans le secteur minier artisanal.
La situation sécuritaire a poussé le gouvernement à fermer de nombreux sites d’orpaillage. Ce qui semble ne pas arranger Sékou Barro et ses collègues qui demandent un assouplissement de la mesure dans les zones à faible défi sécuritaire.
Une proposition à laquelle le ministre des Mines Simon-Pierre Boussim espère que les participants feront des propositions pour trouver des solutions idoines.
Lisant le discours du chef de l’Etat, le ministre Boussim a fait comprendre que le capitaine Ibrahim Traoré entend faire de l’exploitation artisanale minière, un levier de développement économique pour le Burkina Faso. Et, pour que cela soit une réalité, « chacun doit jouer sa partition ».
Le ministre informe que 30% de l’or sort illégalement chaque année et converge vers les pays voisins comme le Togo, le Mali, le Niger, etc. C’est pourquoi il a invité les artisans à se formaliser pour qu’on sache « qui fait quoi ? Où ? Et quand ? Cela, en disposant d’autorisations d’exploitation».
Conscient que le secteur minier artisanal nourrit environ trois millions de personnes, Simon-Pierre Boussim a estimé que les acteurs doivent avoir des échanges francs dans l’optique de jeter les bases d’une meilleure organisation du secteur minier artisanal dans le pays.
La cérémonie d’ouverture officielle de la 2e édition de la Journée de l’artisan minier a pris fin avec une visite guidée des stands et la remise par les exploitants miniers artisanaux de la région du Sud-Ouest de 50 motos et une somme de 35 millions de francs CFA aux forces de défense et de sécurité, pour lutter contre le terrorisme.
Le président de la délégation consulaire des Hauts-Bassins de la Chambre de commerce et d’industrie, El Hadji Hassane Sienou remis 15 millions de francs CFA comme contribution à l’effort de paix.
C’est le chef de canton de Gaoua qui a remis les clés au Colonel-major Kassoum Coulibaly, ministre d’État, ministre de la Défense, représentant le chef de l’Etat. Le ministre a remercié les donateurs au nom des forces armées nationales avant de saluer le don à sa juste valeur.