Le monde célèbre, le lundi 3 mai 2021, la 28ème journée mondiale de la liberté de la presse. Le Centre national de presse Norbert Zongo ne reste pas en marge de cette célébration. A cette occasion, il a organisé une série d’activité, dont le lancement de la meilleure journaliste d’investigation 2021 fait par Rabiatou Simporé, lauréate de l’édition 2020. Un hommage est rendu au Pr Marie-Soleil Frère, enseignante au département de communication et journalisme à l’Université Joseph Ki-Zerbo, décédée, le 18 mars dernier.
Par Rama Diallo, stagiaire
« L’information comme bien public » est le thème choisi pour célébrer la 28ème journée mondiale de la liberté de presse. Au Burkina Faso, cette commémoration est placée sous le thème : « la viabilité de l’entreprise de presse ». En effet, la liberté de la presse se définit comme le droit reconnu à tout journaliste d’utiliser en toute liberté le média de son choix pour exprimer son opinion, ou pour informer les citoyens des faits liés à la vie en société dans le respect des lois en vigueur.
C’est pourquoi, depuis 2016, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) publie un rapport sur l’état de la liberté de la presse au Burkina Faso. La moyenne générale de l’indice de la liberté de la presse pour l’année 2020 est de 2,41 sur 4 points contre 2,50 en 2019.
Cette célébration se tient dans un contexte où la liberté de presse se porte plus ou moins bien, foi du président du comité de pilotage du CNP-NZ, Inoussa Ouédraogo. Pour preuve, a-t-il justifié, le classement mondial 2021 de Reporter sans frontières montre que le Burkina Faso occupe la première place en Afrique francophone, la 5ème place en Afrique et la 37ème place au niveau mondial en matière de la liberté de la presse.
Pour M. Ouédraogo, ces résultats sont satisfaisants. Mais, il a invité les journalistes à ne pas perdre de vue les défis tels que la construction des médias économiquement viables, professionnellement irréprochables, libres et indépendants de toutes les chapelles politiques et des pouvoirs économiques, participant au renforcement de l’Etat de droit et à l’élargissement des espaces de liberté.
« L’inaccessibilité aux informations relatives à la COVID-19 a été davantage facilitée par les zones d’ombre qui entourent les textes législatifs. La loi 051-2015/CNT portant droit d’accès aux informations publiques et aux documents administratifs n’a toujours pas été rendue opérationnelle par la prise d’un décret d’application. A cela viennent se greffer les textes spécifiques régissant le secteur de la santé. Ces textes consacrent le secret médical, rendant difficile l’accès à l’information par les journalistes », a expliqué le président du comité de pilotage.

Le CSC a été au côté du centre national de presse Norbert Zongo pour saluer l’œuvre des hommes et femmes de médias. Le CSC salue le classement mondial qui place le pays en première place en Afrique francophone et 5ème en Afrique.
Cela démontre la qualité du travail que les médias nationaux abattent mais aussi l’effort de synergie qu’il y a entre les pouvoirs publics et les organisations professionnelles de la presse pour que « nous ayons cet espace de liberté qui est le ciment de notre démocratie. Nous devons tous garantir cet espace de liberté pour consolider davantage nos acquis démocratique », a indiqué le président du Conseil supérieur de la communication, Mathias Tankoano.
Selon la journaliste des Editions Sidwaya, Rabiatou Simporé, lauréate du prix de la meilleure journaliste d’investigation 2020, certes, le Burkina Faso a eu une place de plus mais l’on ne doit pas occulter qu’il existe toujours des violations des droits des journalistes.
Elle a énuméré l’adoption du nouveau code pénal en 2019 qui fait que les journalistes se sont un peu désengagés de tout ce qui est actualités en lien avec le terrorisme. Aussi, a ajouté Madame Simporé, des journalistes sont toujours trainés devant les tribunaux. « Il y a le cas du journal Le Reporter et celui du confrère Ladji Bama », a-t-elle cité.
Elle a noté, également, des atteintes physiques aux journalistes. Puis, de conclure qu’il y a toujours du travail à faire pour la liberté de la presse au Burkina Faso.