Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), a renoncé à sa nationalité française, ce qui empêchait sa candidature à la présidentielle de février 2024 au Sénégal.
Par Nicolas Bazié
C’est écrit dans le Journal officiel français publié le 17 janvier 2024 : «Sont libérés de leur allégeance à l’égard de la France les Français dont les noms suivent: (…) WADE (Karim, Meïssa), né le 01/09/1968 à Paris 15e (75015)», lit-on dans ce journal qui publie les textes législatifs et réglementaires de la République française.
Fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, Karim Wade n’avait pas d’autre choix que de renoncer à sa double nationalité qui faisait débat à quelques jours de la validation finale des candidatures pour la présidentielle du 25 février.
C’est ainsi que le président français, Emmanuel Macron a signé un décret pour «libérer» celui-ci de son allégeance à l’égard de la France . Et c’est le nouveau Premier ministre Gabriel Attal qui a publié ledit texte.
Sur son compte X, ex-Twitter, le candidat de 55 ans écrit : « Le décret du Ministre de l’Intérieur français actant ma renonciation à la nationalité française est une preuve supplémentaire de ma constance. Cette polémique stérile et dangereuse alimentée par Thierno Alassane Sall pour gagner en visibilité et agissant pour le compte du très peu courageux Premier ministre Amadou Ba, spécialiste des coups bas, se termine enfin. Amadou Ba, dont le manque de témérité face à la confrontation est désormais évident, doit cesser ces manœuvres déloyales. Malgré les informations que j’ai reçues sur l’acquisition d’autres nationalités par certains candidats, j’ai décidé de ne déposer aucun recours devant le Conseil Constitutionnel. Ma conviction est claire : seul le peuple sénégalais doit décider dans une élection présidentielle ouverte et inclusive.»
Au Sénégal, la constitution dit ce qui suit : « Tout candidat à la présidence doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus le jour du scrutin».
Né en France d’un père sénégalais et d’une mère française, Karim Wade a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Détenu pendant plus de trois ans, il a été gracié en 2016 par le président Macky Sall.