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Burkina/Tiébélé : « Désormais, nous serons vus par le monde entier »

Le village de Tiébélé

La Cour royale de Tiebelé a été inscrite le 26 juillet 2024 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Une nouvelle fortement appréciée par les populations de Tiébélé dans la province du Nahouri (région du Centre-Sud).

Par Prisca Konkobo 

La Cour royale de Tiébélé figure depuis le 26 juillet sur la Liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Une inscription qui confère au site une visibilité internationale. Une nouvelle qui réjouit plus d’un à Tiébélé.

« C’est une très bonne nouvelle pour la population de Tiébélé. Désormais, nous serons vus par le monde entier. Nous serons une attraction touristique qui va permettre de faire rayonner l’architecture et la peinture Kassena », indique Pierre Poadiague, originaire de Tiébélé.

Katiana Guélé est une habitante de Tiébélé qui manie l’art de décorer les cases. « C’est une bonne chose. Ça fait rayonner la Cour royale et surtout le travail des femmes », a-t-elle indiqué.

Elle a également assuré que la relève est déjà prête : « On initie les jeunes filles à la peinture, surtout pendant les vacances scolaires. L’initiation commence à partir de 13 ans ».

Pour Pauline Tagnabou, cette inscription est un gain. « Cela va permettre à la Cour royale d’avancer et encourager les femmes à faire mieux », dit-elle.

« C’est une lutte de longue date qui vient de se concrétiser. Nous accueillons cette nouvelle très chaleureusement », déclare, pour sa part, Abdou Bayierina, guide local à la Cour royale de Tiébélé.

Tiebelé, un savoir-faire ancestral 

Le décor des cases de Tiébélé est une tradition vieille de 400 ans. Le décor est un ensemble de symboles (tortue, boa, margouillat, lion, tambour, etc.) et à figures géométriques.

«A l’époque, les femmes ont représenté des symboles sur les murs pour expliquer l’histoire kassena aux enfants.Ce sont des symboles qui racontent l’histoire. Qui connait ses symboles, connaît la vie des Kassena», explique Abdou Bayierina.

On dénombre 3 modèles de maisons dans la Cour royale de Tiébélé. « La case en forme de 8, appelée cases mères. Les personnes âgées y vivent. On a également les cases rectangulaires, habitées par les jeunes couples. La case ronde habitée par les célibataires hommes. Les célibataires filles n’ont pas de maison. Elles restent dans les cases».

Quand les changements climatiques affectent les décorations à Tiebelé 

Pour les décorations, les femmes utilisent, entre autres, l’argile, la bouse de vache, la latérite. Avec une pierre plate, elle essaie de lisser les couches de terre. Les figures géométriques sont décorées à base de poudre de roche (le basalte)

« Avant, ces peintures étaient renouvelables tous les 3 ans. Mais maintenant, avec les changements climatiques et les produits chimiques utilisés dans la terre, ça ne tient plus trois ans. Chaque année, il faut tout gratter et remettre », explique Abdou Bayierina, guide local à Tiebelé.

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