La 3e édition des Grandes nuits du conte du Burkina se tiendra du 23 au 26 mars 2021 à Ouagadougou sous le thème : « Forger la culture, pour cultiver la vie ». Les activités se dérouleront dans la cour du Larlé Naaba tous les soirs à partir de 19 heures. L’information a été donnée le dimanche 21 mars 2021 par le Comité d’organisation au cours d’une conférence de presse.
Par Etienne Doly
Les Grandes nuits du Conte, sont une initiative sous régionale pour la promotion culturelle africaine. Elles sont également organisées au Sénégal et en Guinée. Au Burkina, l’initiative est portée par l’association Koombi Culture et vise à faire revivre « les rendez-vous des contes du mardi du Larlé Naaba Ambga». Selon le directeur artistique de cette édition, Kientega Pingdewindé Gérard (KPG), la particularité des Grandes nuits du Conte 2021 réside dans le fait que l’évènement met en lumière cette année une technique ancestrale qui est celle de la réduction du fer. Pour ce faire, un fourneau Dogon de réduction du fer est érigé dans la cour de Larlé Naba Tigré par des forgerons venus du Mali. La technique de réduction du fer sera présentée au public. Il y aura également une démonstration pour montrer la force thérapeutique de la forge parce que le feu utilisé à la forge « n’est pas un feu qui brûle mais qui soigne ».
Le 26 mars, le public aura à vivre, un nouveau spectacle appelé Supiim, issue de l’atelier de la forge, une école de création de sens.
L’édition 2021 des Grandes Nuits du conte connaîtra la participation de plusieurs conteurs du Burkina et d’ailleurs. On a entre autres, KPG, Bassitey du Burkina, Dr Massamba Gueye et Mor Mbeng du Sénégal, Soul Bang’s de la Guinée, Maréshal Zongo de la Côte d’Ivoire, Ozaguin de la Centrafrique, Sawani la Guyane… Des artistes musiciens comme Dez Altino, Habibou Sawadogo, Oliva… seront également de la partie.
Pour le Larlé Naaba Tigré, les contes constituent des moyens d’éducations morales et d’inculcations de nos valeurs culturelles à nos enfants. Les temps de contes sont « des temps d’école, de conseils, de partage, que nous devons désormais compter avec pour que l’Afrique puisse être au rendez-vous du 3e millénaire », a-t-il souligné. Selon Dr Massamba Gueye, le conte doit être intégré dans les modules d’enseignement en Afrique. « Le conte doit être enseigné à l’école. Le conte doit être la base de l’enseignement, la matière principale en Afrique », a-t-il laissé entendre. Le conte est « la mère des spectacles » parce que « tous les autres sont dérivés du conte » a poursuivi le conteur sénégalais. Le conte contribue à faire perpétuer l’oralité sur laquelle est basée l’histoire africaine qui a permis sa reconstitution.
L’accès dans la cour du Larlé Naaba pour assister au spectacle est conditionné par le port d’une tenue traditionnelle, peu importe la culture d’origine. Les tabourets sont proposés aux spectateurs à la place de chaises comme cela se faisait du temps du Larlé Naaba Ambga»..