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Burkina Faso : Les métiers du numérique sont de plus en plus un tremplin contre le chômage des jeunes

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Les métiers du numérique ont évolué depuis le début de l’informatique moderne dans les années 1980-1990 avec l’arrivée d’internet. La pandémie de la COVID-19 a mis en lumière l’importance de ce secteur dans la vie quotidienne des entreprises. Dans le souci de comprendre l’évolution des nouvelles technologies au Burkina Faso, Libreinfo.net a interrogé un webmaster, un digital manager-infographe et Dr. Cyriaque Paré enseignant en communication et journalisme. Ce reportage a été realisé avant la coupure de l’internet au Burkina Faso.

 

Par Rama Diallo, stagiaire.

Les métiers du numérique sont devenus une véritable source d’emploi pour les jeunes. Le secteur s’étend à tous les domaines d’activité grâce à ses révolutions et ses innovations.

De plus en plus, les jeunes s’intéressent au métier du numérique. C’est le cas de Oumar Cissé,  il est community manager et infographe. «Depuis  le bas âge, j’étais passionné du numérique car mon grand frère était informaticien et je prenais le plaisir de le voir installer de nouvelles machines de ses clients, j’étais passionné   de tout ce qui était en rapport avec l’informatique», raconte le community manager.

Il a suivi sa première formation en informatique en 2011. Après sa formation, il a commencé à reproduire des cartes d’invitation des soirées et aussi à publier les affiches sur Facebook. « Je m’amusais à le faire très bien comme un professionnel. C’était de la passion mais au fur et à mesure je me suis auto-formé et c’est devenu plus qu’une passion mais un plaisir ».

Selon M. Cissé, le community manager fait partie des nouveaux métiers du secteur du digital. Sur les réseaux sociaux, il est le porte-parole de la marque d’une entreprise. Son objectif est d’accroître, fidéliser, et engager une communauté non seulement virtuelle mais réelle autour de l’entreprise ou du produit qu’il représente.

Etant Marketeur de formation, après une étude de marché, Oumar Cissé s’est rendu compte que beaucoup d’entreprises de la place ne connaissaient pas vraiment la nécessité de communiquer à travers le digital. Il a donc jugé nécessaire de montrer aux entreprises l’importance du digital dans le monde des affaires.

Aussi le numérique a un très grand avantage. L’on peut travailler dans tous les secteurs d’activité et avec de nombreux clients à la fois, a indiqué Oumar Cissé.

Pour lui, un bon community manager et infographe doit être créatif, organisé et réactif. Ce sont des traits quasi-indispensables pour faire la différence et être efficace au quotidien.  Aussi, il faut maîtriser certains outils.

Le Community manager et infographe travaille avec plusieurs entreprises ce qui lui permet de subvenir à ses besoins. « Par la grâce de Dieu avec un salaire mensuel environ deux cent cinquante mille pour un début je pense que ce n’est pas à négliger surtout quand vous travaillez pour plusieurs structures à la fois», a-t-il signifié.

Mais il déplore le fait que le métier du community manager et l’infographie ne soient pas encore bien reconnus au Burkina Faso.

Oumar Cissé mentionne qu’il y a des difficultés dans le domaine. Car le réseau Internet n’est pas encore très fluide au Burkina Faso ; ce qui joue énormément sur son travail. Il y a la non-reconnaissance du travail, le manque de formation et le manque de vie sociale parce qu’il faut être tout le temps connecté pour répondre aux gens.

Bernabé Gansonré, webmaster et Communicateur de formation, a été passionné par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. C’est ainsi qu’il décide de s’approprier des métiers du numérique tels que, le digital, le mobile journalisme, le webmaster et le web designer.

En tant que Digital Manager, il est primordial pour lui de connaître et comprendre le fonctionnement du web. Assurer la gestion, la croissance et la sécurité d’un ou plusieurs sites internet est exigeant et passionnant, explique M. Gansonré.

A la question de savoir si le webmastering nourrit son homme, il a répondu que lorsqu’on exerce un métier avec passion, on sort toujours satisfait. Il a souligné que c’est un domaine très prometteur qui exige du professionnalisme.

Selon Bernabé Gansonré ce domaine fait appel à plusieurs compétences pour être plus efficace. L’on est parfois appelé à résoudre des difficultés qui ne relèvent pas forcément de son domaine. La mauvaise connexion Internet, c’est un métier pas très bien compris et qui s’apparente pour les autres à une tâche simple à faire, ce sont quelques difficultés auxquelles fait face le webmaster.

Aujourd’hui le numérique est devenu incontournable dans tous les secteurs d’activité. « Toutes les études démontrent que le numérique c’est l’avenir, si ce n’est déjà le cas. Ces métiers sont incontournables dans l’évolution de tous les secteurs d’activités. C’est pourquoi il faut se former davantage pour être multitâche et en phase avec la progression du numérique. Ces métiers ne sont pas encore bien perçus au Burkina Faso. Mais je me réjouis que la donne commence à changer. Les entreprises intègrent de plus en plus, le fait qu’elles doivent réquisitionner du personnel pour des tâches spécifiques au numérique. Même l’administration publique s’inscrit dans cette dynamique avec la dématérialisation des supports », a martelé M. Gansonre.

Au Burkina Faso, pour Ie moment n’y a véritablement pas de législation taillée à la mesure des métiers du numérique. On est protégé par le code général du travail. C’est simplement une prestation de service. Lorsqu’on est auto-entrepreneur, la protection légale est fonction de la forme juridique, dit-il.

Pour mieux comprendre les difficultés du domaine du numérique libreinfo a contacté Dr Cyriaque Pare, enseignant et fondateur d’une école et d’un journal en ligne. Concernant la rentabilité du domaine, il a affirmé que les métiers du numérique sont rentables. « La meilleure illustration est que les hommes les plus riches du monde aujourd’hui ne sont pas des gens qui travaillent dans l’or, le diamant ou le pétrole mais sont dans le numérique. Les promoteurs des GAFAM (Google Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) sont aujourd’hui les plus riches et les plus influents de notre monde, avec même parfois des menaces qu’ils peuvent représenter pour les démocraties les plus puissantes », a-t-il précisé.

L’écosystème numérique reste encore beaucoup à structurer et à consolider au Burkina Faso. Il faut une bonne connectivité Internet pour travailler efficacement dans le numérique et le pays en est encore loin. Mais avec les innovations technologiques, notamment la fibre optique et l’arrivée annoncée de la 5G, ces difficultés devraient être résolues, explique Dr Paré.

L’enseignant estime qu’au Burkina Faso, Il y a encore un problème de culture du numérique. Car beaucoup d’acteurs et de responsables politiques ne semblent pas encore avoir pris conscience des évolutions technologiques et industrielles en cours et continuent de travailler avec de vieux schémas.

Cyriaque Paré dit qu’au Burkina Faso, il y a des lois qui encadrent le secteur du numérique. « En ce qui nous concerne, vous avez déjà la loi sur les médias en ligne qui fixe les conditions dans lesquelles vous pouvez créer un média en ligne à vocation professionnelle et exercer en tant que journaliste en ligne. Et les lois qui encadrent les autres secteurs économiques prennent en compte d’une certaine manière le numérique », a-t-il rappelé. Cependant il estime que cela est insuffisant. « Il revient aux acteurs et aux politiques de comprendre les changements de paradigmes dans presque tous les domaines sous l’influence du numérique et de faire bouger les choses », interpelle Dr Paré.

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