WhatsApp Image 2025-04-15 at 16.31.19
libre-info.gif

Liberté de la presse : Ladji Bama dénonce la lenteur de la justice concernant certains dossiers

Burkina Presse Justice

Le 3mai 2021 a été commémorée, la « Journée mondiale de la liberté de la presse ». Cette célébration a été l’occasion pour faire le point sur les différents cas de violences subis par les journalistes dans le monde. Au Burkina Faso, plusieurs journalistes ont été victimes de menaces et d’intimidation en 2020. Libre info s’est entretenu avec le journaliste d’investigation, Ladji Bama, sur cette journée mais aussi sur les faits de menaces dont il a été victime ainsi que des suites réservées à ses plaintes contre x.

Par Tatiana Kaboré

Menacede mort, condamnation de journalistes sont les différents moyens utilisés pour limiter la liberté d’informer des journalistes au Burkina Faso. En 2020, trois journalistes ont fait l’objet d’intimidations. Il s’agit de Ladji Bama, journaliste d’investigation et rédacteur en chef du journal Courrier Confidentiel, de Siriki Dramé, secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) et de Séry Baoula, journaliste à la RTB/ Radio.

En janvier 2020, le journaliste d’investigation Yacouba Ladji Bama avait vu son domicile attaqué au cocktail Molotov, avec l’incendie de son véhicule. Le 10 novembre de la même année, le journaliste d’investigation de retour de Dori , où il a co-animé une conférence sur la corruption électorale, a reçu des projectiles au niveau de la vitre de son véhicule. Sans pour autant connaitre les auteurs de ces agissements.

Le rédacteur en chef du journal courrier confidentiel salue la commémoration de la journée mondiale de la liberté de presse. « Cette commémoration est très importante et essentiel quand on sait ce que représente la liberté de presse dans notre démocratie. Toute action visant à promouvoir ou à préserver cette liberté fondamentale ne peut qu’être saluée » assure-t-il.

Pour lui, c’est une journée qui permet aux professionnels de presse et à tous les citoyens épris de démocratie de se retrouver. C’est aussi un moment de réflexion et de méditation sur comment orienter les réflexions, comment œuvrer à faire de cette liberté une réalité.

Yacouba Ladji Bama s’interroge sur les conséquences que peut avoir l’inexistence de la liberté de presse sur la gouvernance des différents pays, à savoir les conséquences en termes d’impunité, d’opinion. Mais également tout ce qu’on peut commettre comme infraction liée à la gouvernance, qui selon lui, restera« impunie » sans les dénonciations.

La lenteur de la justice

L’on se rappelle, le 16 décembre 2020, Ladji Bama sur sa page Facebook avait accusé le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) d’être lié à la tentative d’assassinat dont il a été victime le 10 novembre 2020. Suite à ce post, une plainte a été déposée par le MPP contre le journaliste. Le 30 mars 2021, Yacouba Ladji Bama a été condamné à payer environ deux millions à titre des dommages et amende. A ce sujet, Ladji Bama dit avoir fait appel de cette décision. « J’ai fait appel de cette décision et nous sommes dans l’attente du jugement en appel ».

En outre, deux plaintes contre X avaient été déposé par Ladji Bama suite à l’incident sur la route de son retour de Dori et l’attaque de son domicile. À ce sujet, il affirme être toujours en attente. « Je suis toujours dans l’attente de la suite. Je n’ai pas encore eu de retour ni de la part de police, ni de la part du parquet quant au sort de cette plainte » a-t-il fait savoir.

Cependant, Ladji Bama estime que les différentes procédures judiciaires, les tentatives d’assassinat et les harcèlements à l’encontre des journalistes ne sont pas des « situations qui sont de nature à renforcer cette liberté de presse dans un pays ». Il déplore par ailleurs, la non avancée de tout ce qu’il entreprend comme démarche judiciaire pour se faire rétablir dans ces droits en termes de réparation. « En début 2020, j’ai déposé une première plainte contre X. En fin 2020 suite à l’attaque sur la route de Dori, j’ai déposé encore une deuxième plainte. Toutes ces plaintes restent désespérément sans suite en justice ».

Le journaliste est revenu sur la procédure lancée contre Simon Compaoré pour délit de possession illégal d’arme de guerre et dit être choqué du fait que la plainte n’a jusque-là connue aucune suite. « Pendant ce temps lorsqu’un parti de surcroît au pouvoir dépose une plainte contre un journaliste qu’il estime avoir attenté à son honneur, alors là ça va très vite ». Selon le journaliste d’investigation, ces situations donnent à « désespérer » surtout pour ce qui est de l’état de droit, de la démocratie et de la justice de façon générale.

D’autres cas d’intimidations sont aussi à rappeler, notamment celui du SG du SYNATIC, Siriki Dramé qui a reçu des menaces de mort à travers un message sur la porte de son domicile. Il y a aussi le cas de Séry Baoula de la RTB/ Radio qui a lui également essuyé des tirs de balle sur son domicile.

www.libreinfo.net

En Continu

📰 En Continu

Articles similaires