A travers le communiqué ci-dessous, le Parti des militants pour le peuple (PMP) demande au gouvernement d’adopter au plus vitre des mesures d’accompagnement au profit des populations pour les aider à supporter les incidences financières et sociales de la gestion du Covid-19 dans notre pays.
« Déjà que nos populations étaient vulnérables (pauvreté, chômage, manque de services sociaux de base), voici que nos dirigeants viennent alourdir leur peine en adoptant des mesures drastiques telles que le couvre-feu, la fermeture des marchés et yaars, écoles, universités, des bars, restaurants… Bref ! Un arrêt partiel de l’activité économique.
Ces mesures risquent de créer plus de problèmes que de solutions dans un pays où des centaines de milliers de personnes vivent au jour le jour.
Les propriétaires ou employés de commerce, de restaurant, de bars ou hôtels, les enseignants vacataires…;
Les étudiants qui mangeaient au restaurant universitaire ;
Les chauffeurs, les apprentis chauffeurs, les convoyeurs, les taximen, conducteurs de tricycle… ;
Les bailleurs et les locataires de magasins/maisons ;
Les prestataires de services divers…
Toutes ces couches socioprofessionnelles feront comment pour subvenir à leurs besoins ?
Les entrepreneurs ? Qui paiera leurs charges fixes, les impôts, factures, employés de sécurité… ? Comment se débrouilleront-ils pour éviter la faillite, avec ses lots de conséquences ?
A-t-on réfléchi sur leur sort avant de prendre cette batterie de mesures suicidaires ?
De vous à nous, vous savez pertinemment que les burkinabé ne pourront pas supporter longtemps cette situation. La majorité des burkinabè n’a ni les capacités financières ni les équipements électroménagers (encore moins l’alimentation continue en électricité) pour faire des stocks d’aliments et de produits de première nécessité pour plusieurs jours.
Et à la longue ces mesures pourraient occasionner des protestations voire de la violence de la part de populations qui se sentiraient non considérées dans leurs difficultés et vulnérabilités. Pour reprendre une citation allemande qui dit que : « La faim cruelle ne connaît point de loi. »
Nous allons assister à des scènes de pillage de boutiques ou magasin de stockages de céréales, comme ce qui s’est passé lors de l’insurrection d’Octobre 2014…ou même pire. Le taux de d’insécurité augmentera d’un cran dans les grandes villes, les couvre-feu ne seront plus respectés et l’Etat ne pourra pas contenir ces débordements. Au finish, nous aurons créé un problème à la place d’un autre. Il appartiendra au Président du Faso de redresser la barque en adoptant des mesures d’accompagnement avant qu’il ne soit trop tard…
Abdoulaye Arba , président du parti PMP. »