Pour la première fois dans le monde, un essai de vaccin a été efficace à 77%. Cette prouesse a été réalisée par des chercheurs de l’Unité de recherche clinique de Nanoro de l’Institut de recherche en science de la santé (IRSS). Un vaccin qui sera validé définitivement après sa phase trois d’essai. Libreinfo a contacté le Directeur régional de l’Institut de recherche en science de la santé à Nanoro, Pr Halidou Tinto pour en savoir plus.
Par Frank Pougbila
Les chercheurs de l’Université d’Oxford (Angleterre) et leurs partenaires, dont l’Unité de recherche clinique de Nanoro au Burkina Faso, ont essayé un vaccin contre le paludisme et les résultats de la phase deux font preuve « d’une très grande efficacité de 77 % sur 12 mois de suivi». Du nom de « R21/Matrix-M », ce vaccin a été testé auprès de 450 enfants et affiche un bon profil d’innocuité, selon le directeur régional de l’Institut de recherche en science de la santé à Nanoro, le Pr Halidou Tinto.
Il a fait savoir que son équipe est le premier à atteindre l’objectif de la Feuille de route pour la technologie du vaccin antipaludique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soit un vaccin d’une efficacité minimale de 75 %. « L’OMS prévoyait 2030 pour l’obtention d’un vaccin contre le palu. Cette trouvaille en 2021 est une prouesse. C’est la première fois qu’un vaccin arrive à satisfaire ces critères », a-t-il lancé.
Le Pr Tinto a précisé que la conception, l’essai clinique, la production des données, le nettoyage et la conception du vaccin ont été exclusivement faits par l’équipe de Nanoro. Il a rassuré que le vaccin a été synthétisé dans un grand centre en Angleterre au regard du manque des moyens au Burkina.
Le Pr Tinto a noté que le vaccin pourrait être validé définitivement d’ici 2025. Il explique qu’en collaboration avec les sociétés Serum Institute of India Private Ltd et Novavax, des chercheurs viennent de démarrer la phase de recrutement d’un essai de phase trois dans la perspective de la demande d’homologation pour évaluer l’innocuité et l’efficacité du vaccin à grande échelle. « Cet essai recrutera 4800 participants âgés de 5 à 36 mois dans quatre pays africains à savoir le Burkina Faso, le Kenya, le Mali et la Tanzanie. Il commence en mai 2021 pour une durée de deux ans », a confié le directeur régional de l’Institut de recherche en science de la santé à Nanoro.
Il a informé qu’il existe déjà un partenariat avec une structure indienne qui produira environs 200 millions de doses chaque année si le vaccin est enregistré.
Il a souhaité qu’un jour le Burkina puisse disposer d’une industrie capable de produire ces vaccins lorsque les recherches seront concluantes afin de les vendre à grande échelle.
Faut-il rappeler, en 2019, 229 millions de cas cliniques de paludisme ont été recensés. De même, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le paludisme est responsable de plus de 400 000 décès chaque année dans le monde, dont plus 270.mille enfants.