Lancées le mardi 22 juin 2021, les soutenances de fin de cycle des élèves commissaires de la cinquième promotion de l’Académie de police de Pabré ont pris fin le mercredi 23 juin 2021. Pendant deux jours, les impétrants ont présenté le fruit de leurs recherches. Les thèmes ont porté sur le terrorisme, l’efficacité de la police nationale, les nuisances sonores et la corruption. L’élève commissaire Souleymane Kaboré s’est étalé sur les questions de la lutte contre le terrorisme.
Par Abdoul Wahab Mandé, Stagiaire
« Contribution des sociétés privées de sécurité dans la lutte contre le terrorisme au Burkina : défis et perspectives », c’est sur ce thème que l’impétrant élève commissaire, Souleymane Kaboré a exposé.
Souleymane Kaboré a d’abord fait un état des lieux des sociétés privées de sécurité qui étaient en 2015 au nombre de 315. En 2020, elles étaient au total 610 sociétés. De même, ce secteur emploi 50 mille travailleurs et « s’impose désormais comme un domaine incontournable de sécurité ». D’où l’intérêt de cette étude sur la contribution ces société au regard de la crise que traverse le Burkina.
« Pour moi, mener une étude allant dans le sens des acteurs privés de sécurité dans la lutte contre le terrorisme est un apport personnel qui pourra aboutir à des recommandations. Et si ces recommandations sont prises en compte, cela pourra certainement contribuer à renforcer le dispositif sécuritaire déjà sur place », souligne Souleymane Kaboré.
Les agents de sécurité privée sont un grand apport dans la lutte contre le terrorisme en ce sens qu’ils peuvent contribuer aux renseignements. « Ces agents ont plus accès à l’information parce qu’ils occupent l’espace publique. En termes de couverture territoriale, il y a des zones où il n’y a pas de services de sécurité mais ces acteurs sont présents. Donc, ils pourront être des relais pour les forces régaliennes », explique-t-il.
Les recommandations faites pour améliorer les capacités des sociétés privées de sécurité sont notamment la mise en œuvre d’une règlementation en adéquation avec le contexte actuelle. Aussi, il faut une « déontologie propre aux acteurs du secteur de la sécurité privée ». Sur le plan opérationnel, l’impétrant demande l’instauration d’un mécanisme de coordination entre les forces républicaines de sécurité et ces sociétés privées de sécurité. « Le secteur mériterait aussi une professionnalisation à travers la formation de ses acteurs pour favoriser ainsi leur prise en compte par les pouvoirs publics», recommande le nouveau commissaire.
Les membres du jury, présidé par le contrôleur général de police, Dieudonné Ouattara, ont estimé positivement le travail de Souleymane Kaboré. Les recommandations qu’il a formulées étant un plus dans la lutte contre le terrorisme. « Tout travail de recherche est un plus à la science. C’est un travail qui donne à réfléchir, qui nourrit le débat sur les questions de la lutte contre le terrorisme », a relevé le président du jury Dieudonné Ouattara.
Boureima Sawadogo, directeur général de la société privée de sécurité BBS et membre critique du jury, dit avoir appris beaucoup à travers cet exposé.
Il appelle l’Etat à renforcer les compétences des société privées de sécurité à travers des formations. Bien outillées, ces sociétés pourront participer de manière efficace à la lutte contre le terrorisme.
Le travail de l’élève commissaire Souleymane Kaboré a été sanctionné par la note de 16/20 avec la mention très bien.