Madeleine Boussim est une élève en classe de 1ère dans un établissement secondaire à Zabré, province du Boulgou, région du Centre-Est du Burkina. Ce qui la distingue des autres, est qu’elle concilie études et entrepreneuriat. Libreinfo.net est allé à sa rencontre.
Par Natabzanga Jules Nikièma, Correspondant dans le Koulpélogo
Agée de 22 ans, cette élève de la classe de 1ère confectionne des articles et des gadgets à base de perles. Elle explique que son amour pour ce métier est né le jour où elle a découvert pour la première fois des articles en perles chez une camarade. Ainsi, lors de «mes vacances à Tenkodogo, en juin 2022, j’ai décidé de me faire former ».
Aujourd’hui, son entreprise porte le nom de « Mado-Décor ». Elle dit confectionner des sacs à main, des corbeilles de tout genre, des nappes de table, des porte-clés, des sous-tasses, des pots de fleurs, des paniers à fruits, des colliers, des bracelets, etc. Ce qui « me met à l’abri du stress d’argent pour mes études» nous a-t-elle confié.
A l’en croire, ses matières premières proviennent de Ouagadougou et de Pouytenga. A ses débuts, l’élève-entrepreneure Madeleine Boussim avoue qu’elle n’avait pas d’argent pour se lancer dans l’entrepreneuriat.
Aujourd’hui, l’air décontracté, elle nous confie que son activité est rentable car: « Je peux obtenir actuellement des commandes comprises entre 60 000FCFA et 65 000FCFA.»
Sa stratégie commerciale consiste à «booster ma page et mon statut Facebook pour attirer la clientèle.» Sa deuxième stratégie consiste à distribuer sa carte de visite aux premiers venus.
A côté de ses études qu’elle arrive à financer avec ses activités commerciales, Madeleine Boussim ambitionne de faire de «Mado Décor» une grande entreprise viable et prospère.
Déjà, elle explique qu’à l’actif de son entreprise, elle a 8 filles qui ont bénéficié de sa formation dont quatre ont obtenu des attestations.
Pendant la période des cours, elle ne mène son activité que pendant les jours fériés, les congés et les week end.
Des difficultés de l’élève entrepreneure
« Mado-Décor » rencontre cependant des difficultés. Avec son vélo, elle fait de la vente ambulante. Elle ne cache pas les violences de toute nature que lui font subir certains clients.
Elle s’est plainte du manque de clients mais elle dit qu’elle n’a pas le choix. « Je fais avec » conclut- elle en soupirant.
Quelques témoignages
Souleymane Zaré est coiffeur et client de Madeleine Boussim. Dans son atelier, des corbeilles sont déposées au-dessus d’un comptoir. « Les articles sont jolis, décoratifs et durables. On peut les laver. J’adore et j’apprécie », témoigne-t-il.
Quant à Milka Nébié, apprenante dans l’entreprise «Madé Décor» de Madeleine Boussim, elle dit apprécier le dévouement de sa patronne et souhaite faire comme elle : « Je veux travailler comme elle, créer aussi ma propre entreprise un jour….J’ai vu ce que les gens portent, j’ai apprécié et je suis venue me former » dit -elle.