L’Egypte va suspendre temporairement la participation de ses soldats à la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), à partir du 15 août pour une durée indéterminée. La décision a été annoncée le 15 juillet, au lendemain de celle prise par le Mali de suspendre toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la Minusma, en raison « du contexte de sécurité nationale ».
Par Daouda Kiekieta
Le contingent militaire de l’Egypte est l’un des plus nombreux de la Mission onusienne de maintien de paix au Mali. Ce contingent fort de 1 035 militaires sera suspendu des opérations au sein de la Minusma, a annoncé le Caire, capitale de l’Égypte.
Le Caire a « exprimé en début de semaine » au cours d’une réunion de l’ONU à New York, « son inquiétude face à la multiplication des attaques contre ses Casques bleus ». « Nous avons été informés qu’en conséquence, le contingent égyptien suspendrait temporairement ses activités au sein de la Minusma », écrit la Mission dans un communiqué consulté par l’AFP.
Au total, 177 de ses Casques bleus sont morts dans des actes hostiles, dont dix depuis janvier 2022. La dernière attaque meurtrière contre le contingent égyptien a eu lieu le 5 juillet près de Gao, principale ville dans le nord du Mali, où deux Casques bleus égyptiens ont été tués et cinq autres grièvement blessés.
Cette décision de l’Egypte intervient au lendemain de celle prise par le Mali de suspendre toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la Minusma et moins de deux mois après l’annonce du Bénin de retirer ses 140 soldats engagés au sein de la Minusma d’ici novembre 2023.
Le 10 juillet 2022, les autorités maliennes ont arrêté 49 soldats ivoiriens à l’aéroport de Bamako. La junte militaire au pouvoir les accuse d’être des « mercenaires ».
Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé le 29 juin la mission de la Minusma d’un an.
De plus en plus, le Mali appelle au respect de sa souveraineté vis-à-vis des institutions sous-régionales et internationales.
Le Mali a déclaré sa ferme opposition à la liberté de mouvement de la MINUSMA dans l’exécution de son mandat dans le domaine des droits de l’homme, « pour des impératifs de respect de la souveraineté du Mali, de coordination et de sécurité ».