L’ancien premier ministre malien Boubou Cissé, dans un communiqué le lundi 1er août 2022 dit être « serein et déterminé » à laver son honneur, suite au mandat d’arrêt lancé contre lui ainsi que d’autres ministres dans l’affaire du marché public dit PARAMOUNT. Il dit n’avoir posé aucun acte illégal dans l’exercice de ses fonctions. Ce marché s’inscrivait dans la mise en œuvre de la loi d’orientation et de programmation militaire ainsi que de la loi de programmation pour la sécurité intérieure.
Par Tatiana Kaboré
Boubou Cissé est « absolument serein et déterminé » à laver son honneur. Cet ancien premier ministre sous le Président Ibrahim Boubacar Keïta semble ne pas être inquiété par le mandat d’arrêt international, lancé contre lui ainsi que d’autres anciens ministres dans l’affaire achats d’équipements militaires en 2015.
« En aucun cas je n’ai posé un acte illégal dans l’exercice de mes fonctions et d’ailleurs, au moment de la conclusion de ce marché, en octobre 2015, j’étais en charge du ministère des Mines donc étranger à la conclusion du marché », explique l’ancien premier ministre malien.
Il ajoute que lorsqu’il a eu le privilège et l’honneur d’être ministre, puis premier ministre du Mali, il a agit au service de l’Etat dans le souci de l’intérêt général, du respect des contrats signés avec les fournisseurs, de la préservation du bien public et de la Nation.
Ainsi, l’ex ministre précise n’avoir « jamais cherché à fuir » ses responsabilités ou à échapper à ses devoirs de justiciable, pour autant que la justice malienne demeure indépendante et impartiale.
Boubou Cissé donne par ailleurs les raisons qui l’ont poussé à quitter le Mali. Selon lui, cela est survenu à la suite de l’affaire dite de complot contre le gouvernement, « qui m’a’ valu une visite musclée des forces de l’ordre à mon domicile en décembre 2020, dont la procédure a finalement été annulée par la justice en mars 2021 en l’absence totale de preuves, et constatant la situation et les pressions exercées sur ma famille, j’ai pris la douloureuse décision de m’éloigner momentanément de notre pays ».
Il poursuit que son absence obéit à la volonté d’observer une posture de réserve, afin de permettre aux autorités de la transition d’œuvrer au plus vite, pour le rétablissement des équilibres politiques nécessaires au retour rapide à un ordre constitutionnel régulier au Mali.
Pour ce faire, il demande à la justice malienne, qui a toujours été digne, à ne pas faire l’objet d’une « instrumentalisation » et ainsi détourner l’opinion publique nationale des vrais enjeux du moment en matière sécuritaire, sociale et économique.
L’ancien chef du gouvernement dit regretter « profondément » que ce mandat d’arrêt international soit posé au moment où les Maliens doivent être rassemblés autour des valeurs de paix et de justice véritables, afin de tracer un nouveau chemin vers la cohésion sociale.
Il confie avoir comme préoccupation principale, l’avenir de son pays et le bien être de tous les Maliens. « Par conséquent, je continue de suivre avec intérêt l’évolution du cours de la transition et ma détermination à apporter ma modeste contribution demeure intacte et inaltérable », a déclaré Boubou Cissé.
Pour rappel, le procureur général de la Cour suprême du Mali, Mamoudou Timbo a annoncé dans un communiqué le 28 juillet 2022, avoir lancé un mandat d’arrêt international contre trois anciens ministres et l’ancien directeur de la Banque malienne de solidarité .
Le Mandat d’arrêt fait suite à l’ouverture par la chambre d’instruction de la Cour suprême du Mali, d’une information judiciaire sur les faits qualifiés de crime de faux et d’usage de faux, d’atteinte aux biens publics et de complicité de ces infractions, faits liés à l’affaire du marché public dit Paramount. Et il concerne Boubou Cissé, Tiéman Hubert Coulibaly ex-ministre de la Défense nationale, Mamadou Diarra dit Igor, ancien ministre de l’Economie et des Finances et Babaly Bah ex-patron de la Banque malienne de solidarité.
Il faut noter que les autorités maliennes avaient attribué ce marché de 60 millions de dollars, soit plus de 35 milliards 800 millions de francs CFA à la société sud-africaine Paramount, pour l’achat de véhicules blindés dont une partie n’a pas été livrée.