A l’appel des organisations de la société civile et des travailleurs de nuit, plusieurs centaines de manifestants ont investi les rues de Bobo-Dioulasso, ce samedi 30 mai. Mais, ils ont été dispersés par la police dans une ambiance de courses-poursuites à travers la ville. Après l’accalmie, les dirigeants de la manifestation appellent à une mobilisation monstre ce dimanche 31 mai.
Par Alidou Ouédraogo, Correspondant/Hauts-Bassins
Très tôt le matin de ce samedi 30 mai, la place Tiéfo Amoro a été quadrillée par la police. Mais les manifestants ont pu s’y rassembler. Ils ont même pu entamer leur marche en direction du Gouvernorat de la région des Hauts-Bassins. Au cours de cette marche, les manifestants scandaient : « non au couvre-feu », « non à cette restriction de libertés ».
Mais arrivée au centre-ville, la marche a été stoppée par la police. S’en est aussitôt suivie, une scène de courses-poursuites entre policiers et manifestants jusqu’en fin de matinée.
Larmoyant du fait du gaz lacrymogènes, Alexandre Diafodé Kaba, le porte-parole de la coalition s’insurge contre le gouvernement en ces termes : « Nous sommes déçus du gouvernement. Si on permet à tout le monde de travailler, il n’est pas normal que ceux qui gagnent leur pain en travaillant la nuit soient punis par ce sordide couvre-feu. Nous sommes contre cela ; et ça le restera jusqu’ à ce qui doit arriver, arrive ».
Pour Abdoulaye Traoré, un gérant de maquis, la situation n’a que trop durer. Tout essoufflé, il martèle, « Ça fait trois mois que nous ne travaillons pas. La mendicité n’est pas digne de nous ». Et de lancer « C’est soit ça passe, soit ça casse ! ».
Après une matinée chaude, les organisateurs de la marche se sont réunis cet après-midi pour décider de la suite à donner à leur manifestation. A l’occasion, ils ont décidé de revenir à la charge. Dans ce sens, ils ont émis un appel à une mobilisation monstre demain 31 mai, toujours pour porter le message d’exigence de la levée du couvre-feu instauré depuis le 21 mars dernier dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie du Covid-19.