«Le Marley d’Or» est une cérémonie de récompense des artistes reggae man ; elle est à sa 10ème édition et se tiendra le 11 mai 2023 à Ouagadougou. A quelques jours de la tenue de ce festival, Mahamadi Ouédraogo alias Madess, artiste musicien et commissaire général des Marley d’or, a accordé une interview à Libreinfo.net, le 8 mai 2023 à Ouagadougou. Il s’est prononcé sur les préparatifs et les difficultés rencontrées par l’organisation de ce rendez-vous musical.
Propos recueillis par Mahomed Nitiema (stagiaire)
Libreinfo.net : Comment avez- vous préparé la 10ème édition des Marley d’or?
Madess : Nous avons préparé cette édition des Marley d’or comme les autres éditions. Chaque année, on veut faire mieux. Il faut entreprendre des démarches auprès des autorités pour le dépôt des dossiers, et entrer en contact avec les différents partenaires.
Libreinfo.net : Qui sont les artistes nominés et les artistes invités cette année 2023 ?
Madess : les artistes nominés sont nombreux. Ils sont répartis en 6 catégories. En ce qui concerne l’or, les artistes nominés sont Folio le nuage, Jezy Kankelen, et Sana Bob. Les artistes invités sont nombreux également. Je peux citer, entre autres, Serges Kassy, Sams’k Le Jah , Kajeem, Ismo Vitalo, Elie Kamano, Beta Simon, Rickson Dolex, Hervé le Para7amol.
Une invitée surprise sera de la partie, il s’agit de Mariah Bissongo.
Libreinfo.net : Quelles sont les difficultés rencontrées dans les préparatifs?
Madess : Les difficultés rencontrées sont d’ordre financier ; tout le monde connaît l’état dans lequel le pays se trouve. La crise sécuritaire joue sur l’économie du pays, et cela joue naturellement sur nos activités.
On essaie d’être résilient puisque le devoir des fils et des filles du Burkina, c’est d’aider le pays quand il est en difficulté ; sinon, ce n’est vraiment pas facile d’organiser les cérémonies de cette envergure actuellement.
Libreinfo.net : Pourquoi avoir choisi ce thème, « Reggae et résilience » ?
Madess : Il y a 10 ans de cela, on ne parlait pas de résilience ; si on parle de résilience maintenant, c’est parce qu’ il faut être solide, être debout, bomber la poitrine et garder la tête haute malgré les difficultés. C’est ce qu’on essaie de faire à travers la culture.
Libreinfo.net : Quel peut être l’apport de la culture dans un contexte d’insécurité ?
Madess : D’abord, c’est de montrer au monde que le Burkina existe et existera ; les Burkinabè sont fiers de leur pays en dépit des difficultés.
«Le Marley d’or», est, peut-être, l’une des cérémonies de récompenses 100% reggae au monde et qui se tient au pays de Thomas Sankara ; c’est une fierté pour le Burkina.
Actuellement, il y a de nombreux artistes qui veulent venir au «Marley d’or» ; certains artistes m’appellent même pour dire qu’ils veulent venir jouer sans cachet car la cérémonie commence à avoir une certaine notoriété.
Libreinfo.net : Comment appréciez-vous le soutien du gouvernement ?
Madess : Le gouvernement fait ce qu’il peut. Je pense que le ministère de la Culture peut essayer maintenant de voir les évènements majeurs et les inclure dans le budget du ministère.
Cela commence à peser sur nous, les initiateurs ; si chaque année nous devons courir pour qu’on nous soutienne, au gré du ministre en place…
On s’est beaucoup donné pour atteindre aujourd’hui les 10 ans des «Marley d’or» ; donc, je pense que le ministère de la Culture peut faire mieux. Grâce à la notoriété ce festival, des artistes reggae convoitent actuellement le « Marley d’or ».