Le Médiateur du Faso a organisé du 8 au 9 juin 2023 à Koudougou un atelier de formation sur le rôle, les missions et attributions de l’institution au profit des professionnels des médias.
Par Daouda Kiekieta, Koudougou
C’est un atelier qui vise à faire connaître le Médiateur du Faso aux populations à travers les hommes et femmes de médias.
Créé le 17 mai 1994, il est l’intercesseur gracieux qui joue le rôle d’interface entre l’administration publique et les citoyens.
À ce titre, il a pour mission d’aider à la résolution des litiges et conflits entre les citoyens et l’administration publique, les collectivités territoriales ou tout autre organisme investi d’une mission de service public.

Ainsi, il reçoit les requêtes de tout citoyen qui se sent lésé par une structure publique. Même si l’affaire est en justice, l’une des parties peut décider de saisir parallèlement le Médiateur du Faso.
« En ce moment, l’institution n’interfère pas dans la procédure judiciaire, mais tente parallèlement de concilier les parties », précise Noël Rouamba, directeur de cabinet du Médiateur du Faso.
Par ailleurs, cette institution ne reçoit ni d’ordre ni d’instruction d’aucune autorité et d’aucune forme de pouvoir selon la loi ayant consacré la naissance de l’institution. Il peut s’autosaisir sur notamment des cas de conflits communautaires.
Les décisions et limites du Médiateur du Faso
Le Médiateur du Faso est incompétent lorsqu’il s’agit des litiges entre les acteurs du secteur privé, des procédures engagées en justice, de la remise en cause d’une décision judiciaire et des questions d’ordre politique.

Une demande écrite sans timbre ou un courrier suffit pour saisir le Médiateur. Pour ceux qui résident dans les chefs-lieux des treize régions, ils peuvent saisir les délégations du Médiateur du Faso.
Au cours des 20 dernières années, plus de 15 000 dossiers ont été reçus et traités. Le pourcentage de médiations réussies représente en moyenne 90%, précise Noël Rouamba, directeur de cabinet du Médiateur du Faso.
Lorsque le Médiateur du Faso est saisi sur une réclamation jugée fondée, le dossier est instruit et le processus de dialogue est enclenché avec les parties concernées.
À l’issue de la médiation, le Médiateur formule des recommandations en tenant compte des dispositions législatives à l’endroit de l’organisme mis en cause.
En cas de non exécution de ces recommandations après des relances, un «rapport spécial» est transmis au Chef de l’État, explique M. Arouna Sandwidi, secrétaire générale du Médiateur du Faso.
Selon lui, 840 dossiers impliquant plus de 11 mille personnes ont été reçus et traités avec 87% de réussite.
Cette formation a réuni une trentaine de journalistes à Koudougou, chef-lieu de la région du Centre-Ouest.
Elle intervient dans un contexte où des voix s’élèvent de plus en plus pour réclamer la suppression du Médiateur du Faso.
Les tenants de cette thèse avancent des arguments selon lesquels l’institution sera « budgétivore et inutile ».
Pour le secrétaire général du Médiateur, Arouna Sandwidi, le budget annuel 2022 de l’institution est de 706 469 750 FCFA dont environ 80% couvrent les salaires de 109 travailleurs répartis à Ouagadougou et dans les treize chefs-lieux de région.