Dans deux déclarations consultées par libreinfo.net, les leaders des confessions religieuses et la société civile invitent les députés de l’Assemblée nationale à privilégier la paix lors de la modification du code électoral au Bénin.
Par Issouf Ouédraogo
Dans une déclaration du 5 mars 2024, consultée par Libreinfo.net , les leaders des confessions religieuses réunissant les représentants de l’Islam, de l’ Église protestante méthodistes et de l’Église catholique disent avoir pris acte de la décision 24-001 du 04 janvier 2024 par la Cour Constitutionnelle.
Par cette décision, les leaders religieux invite « l’Assemblée nationale à modifier le code électoral pour, d’une part, rétablir l’égalité du pouvoir de parrainer à l’égard de tous les maires et, d’autres part, rendre conformes à l’ article 49 de la Constitution, les dispositions de l’article 142, aliéna 6 de la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral. »
Alors que l’Assemblée nationale s’apprête à opérer ces modifications, les leaders des Confessions religieuses invitent « les honorables députés, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation et au nom de la préservation de la paix et de la stabilité de notre pays », à éviter toute loi ou disposition pouvant porter à l’exclusion.
« Il faut, à tout prix, épargner au peuple béninois les violences qui ont émaillé les dernières élections, par le vote d’un Code électoral qui garantisse des élections pacifiques, transparentes, inclusives et démocratiques en 2026 », lit-on dans la déclaration
La société civile donne de la voix…
Quelques jours auparavant, dans une autre déclaration, celle du 22 février 2024, la plateforme électorale des organisations de la société civile coordonnée par WANEP Bénin a invité les députés de l’ Assemblée nationale, à privilégier l’inclusivité dans la démarche d’aménagement du code électoral pour une stabilité de la loi.
Mais la Société civile dit constater que « la démarche empruntée pour l’amendement du code électoral est similaire à celle 2019. »
Elle dénonce par exemple le fait qu’elle ait sollicité sans suite, l’opportunité de contribuer aux travaux en commission des lois en vue de l’examen en plénière du code électoral.
Dans sa déclaration, la plateforme électorale des organisations de la société civile affirme que les informations qui lui parviennent et qui concernent la « proposition en cours d’approbation en plénière comporte des dispositions de durcissement de la loi électorale qui portait déjà des germes d’exclusion et de conflits dénoncés par tous les acteurs. »
Car, selon la plateforme électorale, les points qui nécessitent débats sont nombreux. Elle cite entre autres le parrainage et « une réduction du délai de dépôt de candidature à moins de 50 jours, par exemple » qui « ferait que des élus communaux encore dans les liens de contentieux auraient déjà parrainé des candidats à la présidentielle dans la mesure où le contentieux en cette matière n’est pas suspensif. »
« Au regard des préoccupations sus-évoquées et qui ne sont pas exhaustives », la Plateforme électorale craint que « la loi électorale qui sera issue du processus actuellement en cours au Parlement, au lieu de régler les problèmes existants, n’ envenime la situation et créé davantage de conflits parmi les acteurs politiques et des dégâts pour l’ensemble de la Nation » explique la Société civile.
Il demande que « l’examen de la loi 2019-43 du 15 novembre 2019 portant Code électoral, soit purement et simplement suspendu et programmé à une session ultérieure pour permettre des débats inclusifs au-delà de l’Assemblée nationale ».
En 2019, quelques semaines avant la tenue des élections, le code électoral a été modifié au Bénin avec la notion du parrainage qui a fait des vagues. Sa mise en œuvre avait engendré une crise post-électorale.