Le 20 octobre 2011, le guide libyen Mouammar Kadhafi était assassiné à Syrte avec l’aide de l’OTAN. Treize ans plus tard, la Libye est toujours plongée dans le chaos.
Le guide libyen Mouammar Kadhafi trouvait la mort à Syrte, le 20 octobre 2011, marquant un tournant tragique dans l’histoire du pays et, par extension, dans celle du Sahel.
Aujourd’hui, 13 ans après son assassinat, le constat est amer : la Libye demeure divisée en deux entités, chacune dirigée par un gouvernement rival, sans élections prévues, et avec des conséquences dramatiques sur la sécurité régionale.
La chute de Kadhafi avait été présentée comme une opportunité pour instaurer la démocratie en Libye, soutenue par l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) au nom de la protection des populations civiles, notamment à Benghazi.
Pourtant, la situation s’est progressivement détériorée depuis son assassinat, entraînant une crise politique, économique et sécuritaire qui affecte également le Sahel.
Le rapport de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU, Stephanie Koury, devant le Conseil de sécurité, illustre cette dégradation. Selon elle, « le statu quo est intenable », s’est-elle alarmée, en mentionnant les « mesures unilatérales » prises par des acteurs libyens, qui accentuent les « divisions institutionnelles et politiques » paralysant l’État libyen.
Récemment, des incidents notables ont eu lieu, notamment l’incursion de l’Armée nationale libyenne (ANL) dans le sud-ouest du pays, qui a suscité des inquiétudes chez des pays voisins comme l’Algérie.
Les affrontements entre groupes armés à Tripoli ont également causé des pertes civiles, témoignant de l’ampleur de l’instabilité persistante.
Les tentatives de destituer des figures clés, telles que le gouverneur de la Banque centrale et le Premier ministre Abdelhamid Dbaibah, aggravent encore la situation.
Les actions unilatérales dans le domaine économique, combinées à la perception d’une inégalité dans la répartition des ressources entre l’Est et l’Ouest, alimentent les tensions.
Malgré ce sombre tableau, certaines voix s’élèvent en faveur d’un retour à des processus démocratiques inclusifs. Des partis politiques, des syndicats et la société civile tentent de s’organiser pour avancer, bien que des obstacles demeurent, notamment pour les femmes candidates.
La représentante spéciale adjointe a souligné l’importance d’augmenter le nombre de sièges réservés aux femmes lors des élections municipales.
La communauté internationale est interpellée : le peuple libyen doit pouvoir conduire son propre processus de paix, sans ingérence extérieure.
Selon la cheffe de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), l’absence de nouveaux pourparlers politiques risque de conduire à une instabilité accrue, tant aux niveaux national que régional.
En ce jour anniversaire de la mort de Kadhafi, il est essentiel de se rappeler que son héritage continue d’influencer la trajectoire de la Libye.
Loin des promesses de démocratie et de paix, le pays reste un symbole d’instabilité qui menace non seulement ses frontières, mais aussi celles du Sahel tout entier.