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Mouvement d’humeur: la RTB,la chaîne au cœur des grands événements boude la conférence au sommet du TAC

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La 8e édition du traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso se tient du 27 au 31 juillet 2019 à Ouagadougou. Pour cette année, les particularités sont nombreuses mais, l’une des plus marquantes est l’absence constatée des médias publics (RTB et Sidwaya) dans la chaîne de couverture médiatique de cet évènement qui verra la participation des chefs d’État des deux pays. Ces médias publics dont le gouvernement a promis la transformation en société d’État attendent depuis quatre ans que celui-ci respecte ses engagements. Dans la tactique de lutte des médias, le TAC évènement international majeur est une victime collatérale.

Lundi 29 juillet 2019, à l’heure du 20h, la télévision nationale du Burkina rediffuse un journal de la veille pendant que le TAC bât son plein. Les raisons de cette absence remontent à décembre 2016.

Le gouvernement burkinabè dans le cadre de la mise en application d’une loi portant sur les médias votée par le Conseil National de la Transition (CNT) en septembre 2015 va signer un protocole d’accord avec le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC) le 29 décembre 2016 et qui consacrait la transformation des médias publics (RTB et Sidwaya) en sociétés d’État.

En janvier 2017, une commission est mise en place par les deux parties pour suivre ce processus de la transformation. Mais depuis lors, les travailleurs des médias publics attendent en vain. Le gouvernement peine à respecter ses engagements pris lors de la signature du protocole d’accord.

Ne voyant rien se profiler à l’horizon, ils vont monter au créneau les 12 et 13 juin 2019 en organisant 48h de protestation aux moyens d’une marche et des sit-in sur toute l’étendue du territoire.

Ces mouvements n’apportent aucun changement. Le Synatic va alors observer une grève de 24h le 17 juillet pour rappeler le gouvernement sur les engagements qu’il avait pris en décembre 2016.

Le 24 juillet 2019, soit trois jours avant l’ouverture du TAC, dans le cadre d’un communiqué relatif à une Assemblée générale du Synatic tenue le 19 juillet 2019 à Ouagadougou, le syndicat va exprimer sa volonté d’accentuer la lutte avec de nouvelles méthodes.

«Après avoir fait le point en Assemblée générale le jeudi 19 juillet 2019 à Ouagadougou, les travailleurs ont décidé d’intensifier la lutte dans les jours à venir sous diverses formes. Cette même volonté a été traduite au Bureau national par les autres Sections SYNATIC.Camarades, le Bureau national viendra à vous au plus tard le vendredi 26 juillet avec des précisions sur la nouvelle stratégie de lutte.», extrait du poste sur facebook du 24 juillet (Synatic-BF).

Les revendications sociales se sont accentuées ces dernières années au Burkina amenant les syndicats à développer plusieurs formes de luttes. Certains fonctionnaires vont choisir de ralentir volontairement le travail dans les services publics pour contraindre le gouvernement à la satisfaction de leurs revendications. D’autres, vont utiliser les examens et concours comme moyens de pression.

Depuis lors, chaque catégorie de fonction choisit le côté ou le gouvernement est vulnérable vis à vis du service comme moyen de pression en vue d’obtenir ce qu’ils veulent.

C’est ainsi que des médecins vont refuser de soigner ou de soigner gratuitement; les gardes de sécurité penitancière (GSP) vont refuser d’escorter les détenus bloquant ainsi la tenue des audiences. Il y a même eu le réseau qui était en constante défaillance au ministère de l’économie bloquant le recouvrement des recettes fiscales. Ce qui a abouti à l’octroi des primes de motivation aux agents de ce ministère.

Le TAC 2019 restera dans la tactique de lutte des médias publics du Burkina Faso.Ce n’est pas courant de voir des fonctionnaires adopter des méthodes de lutte syndicale aussi extrêmes pour contraindre les gouvernants au respect de leurs paroles. Presque tous les syndicats des travailleurs de la fonction publique revendiquent le plus souvent la mise en application des protocoles d’accords signés avec le gouvernement.

Les médecins revendiquaient la mise en application de leur protocole d’accord, les enseignants revendiquaient la même chose, ainsi que les GSP, les administrateurs civils, les policiers,… Aujourd’hui, plus de quatre ans après, les journalistes du public demande au gouvernement de respecter sa parole en transformant les médias publics en société d’État. Depuis plus de quatre ans, ils demandent la même la chose : respect des engagements !

Cette situation montre que les fonctionnaires dans leurs revendications sont confrontés à des dirigeants qui n’ont aucun respect de la parole donnée. En principe, si le gouvernement tenait ses promesses et ces engagements, une bonne partie de ces grèves auraient pu être évitée et le TAC allait être médiatisé aussi par les médias d’état .

Aujourd’hui, la nation accueille des étrangers et la télévision nationale est absente pour marquer cet évènement afin que ces étrangers se sentent honorés. Déjà que les médias publics ont manqués certaines étapes importantes de ce traité, qu’en sera t-il du reste de cet évènement dont la cérémonie de clôture prévu pour le 31 juillet connaîtra la présence des présidents ivoirien et burkinabè ?

La rédaction
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