La 29e édition des Nuits atypiques de Koudougou (NAK) s’est achevée le dimanche 1er décembre 2024, dans une ambiance festive et pleine d’émotions. Cependant, exposants et festivaliers ont recommandé, pour la prochaine édition, une révision du prix d’entrée afin de le rendre plus accessible à tous.
Sous les étoiles de Koudougou, la musique, les rires et les odeurs alléchantes des stands ont rythmé les cinq jours des NAK (Nuits atypiques de Koudougou), clôturées ce dimanche 1er décembre 2024. Cependant, derrière cette effervescence, des voix appellent à une meilleure organisation et à des tarifs plus abordables.
Sur le site des NAK, Djeneba Kouanda, vendeuse de poulets braisés, raconte ses journées. Son regard, mêlé de fatigue et de détermination, en dit long sur les défis qu’elle a affrontés.
« Depuis le début du festival, c’est vraiment dur. On se bat chaque jour, mais il n’y avait presque personne jusqu’au week-end. Il y a eu des moments où je n’arrivais même pas à vendre un seul poulet. C’est décourageant… »

Avec émotion, elle évoque l’époque où les NAK étaient plus accessibles. « Depuis 2005, je viens ici. À l’époque, l’entrée coûtait 200 francs. Tout le monde pouvait venir et le marché était vivant. Aujourd’hui, avec 1 000 francs pour entrer, manger et voir les expositions, ça bloque beaucoup de gens. Si le tarif était à 500 francs, je suis sûre qu’on verrait plus de monde. »
Non loin, Jean-Hugues Bado, un habitué du festival, assis dans son marquis, partage son expérience. « Cette année, le début n’a pas été facile. Les gens sont venus en masse seulement samedi et dimanche, grâce aux grands artistes. Les autres jours, c’était calme. Le prix d’entrée à 1 000 francs est une vraie barrière. »

Il propose des solutions avec un enthousiasme mesuré : « Pourquoi ne pas séparer les espaces ? Ceux qui veulent juste profiter du marché pourraient payer 200 ou 500 francs. Ceux qui veulent voir les spectacles paieraient un tarif différent. Cela permettrait d’attirer plus de monde. »
Malgré les difficultés, Jean-Hugues garde le sourire. « C’est ma troisième participation. Malgré tout, je remercie le Comité d’organisation. Ce festival, c’est une fierté pour nous tous. »
Des festivaliers entre enthousiasme et frustration
Carole Welgo, étudiante et fidèle des NAK, a tenu à saluer les améliorations constatées au fil des années. « Depuis 2017, les efforts sont visibles, surtout du côté des artistes et de la restauration.Les habitants de Koudougou sont plus motivés, et cela crée un engouement général. Mais le tarif actuel est trop élevé pour des jeunes comme moi. Avec 500 francs, ce serait plus accessible, surtout pour les étudiants. »

Elle souligne également des défis organisationnels. « Certains exposants, venus de loin, n’ont pas trouvé de place et ont dû repartir, malgré les frais engagés. C’est décourageant. »
Carole Welgo regrette aussi les coupures d’électricité. « Du côté de la rue marchande, il y avait des coupures fréquentes, presque comme un jeu de lumières. Cela gênait les activités et donnait une mauvaise impression. »
À l’extérieur, Seriba Bamba, un autre festivalier, explique pourquoi il n’a pas pu entrer. « Avec 1 000 francs pour entrer, beaucoup ne peuvent pas se le permettre.Je suis dehors, comme beaucoup d’autres. Si le prix était réduit, par exemple à 500 francs, tout le monde pourrait participer. Actuellement, il y a plus de monde dehors qu’à l’intérieur. »
Il pointe également une réalité frappante : la rue marchande improvisée à l’extérieur. « À cause du coût élevé des stands, certains exposants préfèrent s’installer dehors. Cela montre bien qu’il faut une meilleure organisation », regrette-t-il.

Sous les projecteurs de cette 29e édition, les exposants et festivaliers appellent à des éditions futures plus inclusives, permettant à chacun de vivre pleinement la magie des Nuits atypiques de Koudougou.