La CEDEAO a reconnu ce jeudi 14 décembre 2023, que le pouvoir du président Mohamed Bazoum a été renversé par des militaires.
Par Nicolas Bazié
Jusqu’ au 10 décembre dernier, la CEDEAO ne reconnaissait pas le coup d’Etat perpétré contre Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. C’est pourquoi, explique un communiqué, l’espace communautaire n’avait pas suspendu le Niger de ses instances.
« Du fait de cette position, le Niger n’était pas suspendu des organes de décision de la CEDEAO et les membres du gouvernement de Bazoum étaient habilités à représenter le Niger aux réunions statutaires de la CEDEAO», précise la commission de l’institution sous-régionale dans le communiqué.
Cependant, depuis le 10 décembre 2023, le sommet des chefs d’Etat a reconnu que «le gouvernement de Mohamed Bazoum avait été effectivement renversé par un coup d’État militaire».
Par conséquent, la commission déclare qu’à compter du 10 décembre 2023, «le Niger est suspendu de l’ensemble des organes de décision de la CEDEAO, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays ».
Cela sous-entend également qu’il ne sera plus possible pour le gouvernement de Mohamed Bazoum de représenter encore le Niger aux rencontres de la CEDEAO.
Au dernier sommet, en effet, pour bien montrer que les militaires au pouvoir au Niger ne sont toujours pas acceptés au sein des organes de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, c’est le Premier ministre du président Mohamed Bazoum renversé qui a occupé le fauteuil du Niger durant le sommet.
L’ancien ministre des Affaires étrangères Hassoumi Massoudou était aussi présent au sommet comme délégué du Niger.
À la fin du sommet, l’ex-ministre a déclaré ceci: « Je suis raisonnablement satisfait, parce que de toute façon, un certain nombre de principes ont été maintenus. Et des perspectives peuvent se dégager s’il y a une bonne volonté de part et d’autre.»
Plus de 4 mois après le coup d’État, le général Abdrahamane Tiani et ses compagnons restent droit dans leurs bottes, refusant de remettre le pouvoir, malgré les sanctions prises à l’encontre du Niger.
Surtout quand on sait que ces derniers ont eu le soutien indéfectible du Burkina Faso et du Mali, tous sous régime militaire.