Les chefs d’État-major de la CEDEAO ont fixé «le jour» de l’intervention militaire au Niger, pour rétablir l’ordre constitutionnel et le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Cela fait suite à la réunion que ces derniers ont tenue à Accra au Ghana, les 17 et 18 août 2023.
Par Nicolas Bazié
Les chefs d’État-major de la CEDEAO ont peaufiné leur plan d’intervention militaire au Niger et un jour a été fixé à cet effet.
La force en attente de l’espace communautaire est donc « prête à intervenir » au Niger dès que les dirigeants des pays membres de la CEDEAO en donneront l’ordre, a déclaré le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’organisation régionale, Abdel-Fatau Musahbet.
« Nous avons convenu et mis au point ce qui sera nécessaire pour l’intervention. Quels sont les objectifs stratégiques, l’équipement nécessaire et l’engagement des États membres », a-t-il précisé.
« Nous somme prêts à intervenir dès que l’ordre sera donné. Le jour de l’intervention a aussi été fixé », a déclaré Abdel-Fatau Musahbet à l’issue d’une réunion des chefs d’état-major des pays membres de la CEDEAO. Cependant, il dit que la CEDEAO réaffirme sa volonté à continuer le dialogue avec les militaires au pouvoir au Niger.
Une « possible » mission diplomatique a été annoncée ce samedi au Niger, alors que les précédentes délégations de l’organisation sous régionale n’ont pas réussi jusque là à rencontrer le général Tiani, le tombeur de Mohamed Bazoum.
« Nous n’allons pas être ceux qui frappent à la porte alors qu’ils nous la claquent », a dit le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO.
Si les militaires au Niger « veulent emprunter la voie pacifique pour rétablir très rapidement l’ordre constitutionnel, nous sommes prêts à renoncer à l’option militaire, car ce n’est pas notre option préférée, mais nous sommes obligés de le faire en raison de l’intransigeance du régime », a-t-il fait comprendre.
Le vendredi 18 août 2023, la télévision nationale nigérienne a diffusé des images d’aéronefs de combat maliens et burkinabè déployés pour « répondre à toute forme d’agression contre le Niger » comme prévoit la CEDEAO.
En plus de ces vecteurs aériens, des officiers d’État-major de ces trois pays se sont réunis à Niamey, la capitale du Niger. « Objectif, peaufiner le plan de riposte contre les agressions programmées par la CEDEAO », informe la télévision d’État qui soutient que l’axe Bamako-Ouagadougou-Niamey est « un exemple de solidarité, d’amitié et surtout de fraternité.»
Le Burkina et le Mali avaient jugé les sanctions de la CEDEAO vis-à-vis du Niger « illégales, illégitimes et inhumaines ». Dans le même temps, ils avaient averti l’institution que toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali.