Le Mouvement M62 Moutountchi-Bourtchintarey du Niger doit comparaître ce 2 décembre 2022 au Tribunal de grande instance hors classe de Niamey, selon une déclaration consultée par Libreinfo.net. Il fait l’objet d’une poursuite judiciaire pour avoir «diffusé des données de nature à troubler l’ordre».
Par Nicolas Bazié
Le mouvement M62 du Niger a selon les autorités, « produit et mis à la disposition du public et diffusé des données de nature à troubler l’ordre public (le 9 novembre 2022), en l’espace de saper le moral de l’armée en chargeant l’institution militaire de terre de carnage à Tamou (Say) alors même que l’armée de terre n’a jamais été dans cet endroit ».
L’action du M62 est le fruit d’une «enquête» faite par le mouvement, pour connaître la vérité sur une supposée tuerie de civils à Tamou, dans le département de Say, région de Tillabéri, plus précisément à l’extrême sud-ouest du pays.
Depuis lors, le mouvement fait l’objet d’une poursuite judiciaire. Qu’à cela ne tienne, le M62 dans une déclaration datée du 1er décembre et consultée par Libreinfo.net, «exige l’ouverture urgente d’une enquête indépendante internationale» pour faire la lumière sur cette affaire.
Il exige également le « dédommagement de toutes les victimes et la prise de sanctions appropriées contre toutes les personnes impliquées dans ce drame, qu’elles soient nigériennes ou étrangères, civils ou militaires».
« L’objectif final de ce processus est pour le Mouvement M62 de contribuer à la manifestation de la vérité, consolider l’Etat de droit et apporter une assistance juridique et judiciaire aux victimes», a indiqué Seydou Abdoulaye, panafricaniste et coordonnateur national du Mouvement M62.
Le procès intenté par les autorités contre ce mouvement s’ouvre ce 2 décembre 2022, au Tribunal de grande instance hors classe de Niamey.
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« Cette volonté farouche du gouvernement d’étouffer la vérité et d’entraver notre enquête est matérialisée à travers une procédure judiciaire engagée par l’Etat du Niger contre notre mouvement», conclut le coordonnateur national M. Seydou Abdoulaye qui laisse entendre que l’enquête suivra son cours normal.