Dans une vidéo, le ministre nigérien des Finances Ahmat Jihoud s’est expliqué sur les raisons qui ont prévalu à la suspension du transit des hydrocarbures vers la Mali. Selon lui, il s’agit d’une décision prise il y a quelques semaines. Il a tenu à préciser que cette décision n’est aucunement liée aux propos “discourtois” tenus par le premier ministre par intérim malien, le colonel Abdoulaye Maïga à la tribune de l’ONU.
Par Tatiana Kaboré
Le ministre des Finances du Niger Ahmat Jihoud donne les véritables raisons de la suspension du transit des hydrocarbures vers le Mali.
Cette décision serait « liée particulièrement à cinq autorisations que j’ai signées personnellement d’autorisation de transit du super c’est-à-dire de l’essence qui viendrait du Nigéria vers le Mali », a-t-il expliqué.
« Ce sont des autorisations que nous signons de manière routinière. Je les ai signé précisément le 12 août. Il s’agit de 5 autorisations », ajoute-il.
Le ministre Ahmat Jihoud dit avoir été interpellé par la Société nigérienne des produits pétroliers (SONIDEP), deux semaines après qu’il soit allé en vacance sur cette question.
La société selon lui se plaignait du fait que les autorisations accordées compromettent sa santé financière parce qu’il y avait des reversements qui étaient opérés sur le territoire nigérien.
« C’est dire que les hydrocarbures, en particulier l’essence, qui était censée transiter du Nigéria vers le Mali en passant par le Niger, est reversé sur le territoire nigérien à raison différentiel de prix parce que l’essence coûte moins cher au Nigeria qu’au Niger. Par conséquent, les concernés ou les bénéficiaires de ces autorisations profitaient pour déverser ou reverser ces hydrocarbures ici (Ndlr Niger) », a indiqué le ministre des Finances Jihoud.
Il déclare qu’après analyse et vidéo à l’appui, la SONIDEP l’avait convaincu de l’existence de cette fraude et c’est sur cette base-là qu’il a demandé à l’administration douanière de suspendre le transit des produits pétroliers. Et c’est ainsi que l’administration de la douanes lui a soumis les cinq lettres de suspension associées à chacune des cinq autorisations qu’il a suspendu le 9 septembre.
Le ministre, Ahmat Jihoud a fait savoir que c’est à la suite de cette décision qu’il a demandé au directeur général des douanes de prendre une note pour partager cette décision aux unités douanières qui sont au niveau des frontières tant à l’entrée qu’à la sortie pour que cela soit officiel.
« Mais il s’est trouvé qu’à la décision de suspension le 9 septembre nous avions déjà un contingent important de citerne à l’entrée du pays qui est lié bien sûr aux autorisations que nous avons accordées », a-t-il confié.
« Il me paraissait injuste de dire que nous suspendons et que ces camions doivent repartir et j’ai demandé à la direction générale de douanes de prendre des dispositions pour les escorter jusqu’à la sortie des frontières et à la suite de cela lorsque nous aurons apuré ce stock », a-t-il fait savoir.
Pour mémoire, la direction des douanes du Niger a annoncé dans une note de service datée du 21 septembre 2022, la suspension des autorisations du transit de produits pétroliers vers son voisin le Mali.
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Plusieurs médias avaient lié cette décision au discours tenu contre le Président nigérien Mohamed Bazoum, le samedi 24 septembre 2022 à la tribune de l’ONU, par le premier ministre par intérim malien, le colonel Abdoulaye Maïga.