Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, était, le 16 avril 2025, au Niger pour une visite de travail. C’est le premier déplacement d’un responsable gouvernemental nigérian depuis la brouille consécutive au coup d’Etat de juillet 2023 au Niger.
Les retrouvailles étaient cordiales à en juger par certaines déclarations du ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, lors d’entretiens avec son homologue nigérien, Bakary Yaou Sangaré. « Nous sommes venus vous assurer nos frères nigériens que le Nigéria n’est dans aucun plan visant la déstabilisation de leur pays. Nous sommes des frères condamnés à vivre ensemble », a-t-il indiqué. Le ministre Tuggar a ajouté que « nous sommes très ravis de l’accueil qui nous a été réservé. Nous avons discuté de plusieurs sujets de notre coopération bilatérale comme le commerce, la sécurité et les infrastructures ».
De son côté, le chef de la diplomatie nigérienne, Bakary Yaou Sangaré, a relevé que « personne ne peut séparer le Niger et le Nigéria que Dieu a unis. Nous sommes des frères ».
Le communiqué final qui a sanctionné la visite de travail fait cas de discussions autour d’un large éventail de projets structurants visant à renforcer la coopération économique et à stimuler le développement transfrontalier. Ainsi, il a été question de l’opérationnalisation des marchés frontaliers, de la construction du gazoduc et de la ligne ferroviaire Kano-Katsina-Jibiya-Maradi.
Les enjeux liés à l’énergie, à l’agriculture, à l’éducation, à la lutte contre la désertification et aux technologies de l’information ont été aussi évoqués. Pour maintenir la nouvelle dynamique, il a été décidé de la relance de la Commission mixte nigéro-nigériane de coopération (CMNNC).
Les relations entre le Niger et le Nigéria se sont dégradées après le coup d’Etat de juillet 2023 contre le président élu, Mohamed Bazoum. Le Nigéria, assurant la présidence en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), appliqué à la lettre les sanctions contre le Niger en fermant ses frontières terrestres et aériennes, en suspendant la fourniture du courant électrique et en soutenant ouvertement la menace de l’intervention militaire contre les nouvelles autorités militaires.
Les tombeurs du président Bazoum ont régulièrement accusé le voisin nigérian de menées déstabilisatrices.
