La région du Sud-Ouest regorge plusieurs sites miniers artisanaux. L’exploitation minière est l’une des principales sources de revenu de la région. Mais l’on constate avec désolation qu’il y a fréquemment des drames liés à l’exploitation artisanale dans cette partie du pays. Le dernier drame date du 21 février 2022, sur le site de Gongombiro, commune de Gomblora. Au moins soixante personnes y ont perdu la vie suite à une explosion.
Par Rama Diallo
La région du Sud-Ouest fait partie des régions qui abritent plus de sites miniers artisanaux du Burkina Faso. Plus de la moitié des sites d’orpaillages du pays. Certains sont officiellement reconnus par l’Etat avec des autorisations dûment délivrées par contre d’autres sites sont clandestins.
Ce secteur « désordonné » crée des emplois dans cette partie du pays. Il est l’une des principales sources de revenus dans la région.
En 2017, selon l’enquête nationale sur le secteur de l’orpaillage (ENSO 2017) la région du Sud-ouest abritait soixante-un sites artisanaux dont trois semi mécanisés avec 3968 puits fonctionnels. La production de l’or était estimée à 4, 7 tonnes pour une valeur d’environ118,7 milliards FCFA.Une manne financière qui a certainement augmenté depuis les cinq dernières années.
Dans la région, 46 086 personnes travaillent dans l’exploitation artisanale d’or. L’investissement réalisé par les gestionnaires de puits et autres exploitants en 2016, est estimé à environ trois milliards Fcfa (ENSO 2017).
L’exploitation artisanale minière a favorisé le développement de petit commerce et les métiers d’artisans. Certaines communes se sont plus ou moins développées grâce à ces activités d’orpaillage.
Cependant, l’exploitation artisanale d’or est à la base de plusieurs drames dans cette région. Le dernier drame, celui de Gongombiro, a fait 60 morts et des dizaines de blessés suite à une explosion le 21 février 2022.
Avant ce drame, vingt personnes ont perdu la vie dans l’effondrement d’un site minier à Bantara dans la commune de Kampti, province du Poni, en juillet 2021.
En janvier 2021, toujours dans la même année, il y a eu de violents affrontements entre les populations autochtones et des orpailleurs sur le site aurifère de Djikando, aux encablures de la ville de Gaoua, chef-lieu de la région. Au moins 9 personnes avaient été tuées.
Il y a eu plusieurs autres morts sur les sites d’orpaillages de la région à cause des éboulements et des incidents parfois entre les orpailleurs. L’exploitation artisanale d’or permet à plusieurs familles de vivre.
Mais face à ces drames répétitifs, que font les autorités pour trouver une solution ? L’imprudence des orpailleurs est-elle la cause de ces drames ? Assurément oui ! Mais l’Etat également tarde à mettre en œuvre les mécanismes d’encadrement prévus par les textes.