Face aux coupures d’électricité en cette période habituellement chaude de l’année (mars, avril, mai) au Burkina, certaines entreprises, présentes à Ouagadougou, ont trouvé des solutions alternatives pour continuer à fonctionner. Libreinfo.net a fait le constat le lundi 18 mars 2024 à Ouagadougou.
Lundi 18 mars 2024. Il est 9h30 au salon de coiffure de Yacouba Kaboré, situé dans le quartier Pissy de Ouagadougou. Des batteries alimentées par des plaques solaires sont visibles. Elles permettent au coiffeur Kaboré de continuer à travailler en cas de coupure d’électricité.
Selon lui, ces derniers temps, les coupures d’électricité sont excessives dans le quartier. «On peut passer 2 à 3 heures sans électricité ; franchement, ce n’est pas simple de travailler dans ces conditions…», dit-il.
A cause de ces délestages, Yacouba Kaboré dit perdre souvent des clients. Pour remédier à cette situation déplorable, il a trouvé une solution qui est de recourir à l’énergie solaire en installant des plaques solaires et des batteries. Le jeune coiffeur a aussi acheté des tondeuses rechargeables.
«Pour continuer mon travail, même s’il y a coupure de courant, j’ai installé une plaque solaire. J’ai également des tondeuses rechargeables ; donc, cela fait qu’en cas de délestage, s’il y a des clients je continue avec la tondeuse que j’ai déjà chargée ; ou je mets en marche le solaire en attendant le courant conventionnel » explique, le coiffeur Kaboré.
Quant à Oudou Tinto, il était dans l’obscurité. Rencontré dans son salon toujours dans le quartier Pissy, il explique qu’il y a délestage de l’électricité conventionnelle mais qu’il continuait à coiffer un client à l’aide d’une tondeuse rechargeable.
« Comme vous le constatez il y a coupure en ce moment même » informe Oudou Tinto avant d’ajouter : «vraiment, ce n’est pas simple. Cette situation me met en retard dans le travail. On n’arrive pas à travailler une ou deux heures sans qu’il n’y ait délestage ; souvent, tu peux être en train de travailler et le courant se coupe subitement » se plaint le coiffeur.
Comme Yacouba, Oudou aussi s’est procuré les tondeuses rechargeables «j’ai acheté des tondeuses rechargeables pour éviter de perdre tous les clients. Ces tondeuses me permettent de travailler même s’il y a coupure de courant électrique. C’est cela qui m’aide, sinon en cette période, c’est vraiment compliqué.»
Pour lui, c’est durant cette période de chaleur que le courant devrait fonctionner normalement. « S’il y a délestage, le solaire prend automatiquement le relais », selon Ousséni Sakandé
Après les salons de coiffure, nous voici dans une poissonnerie, dans le quartier Patte d’Oie. Le gérant était couché par manque de clients. Ousseni Sakandé, est son nom.
Il n’est visiblement pas content et déclare : « La coupure de l’électricité est exagérée dans ce quartier. Le fait que le courant se coupe subitement gâte souvent certains de nos appareils. Souvent aussi, le poisson se gâte comme il fait très chaud. »
Pour faire face à ces délestages, Ousseni Sakandé nous apprend qu’il a eu recours à l’énergie solaire, « pour éviter que le poisson congelé ne se gâte en cas de délestage de longue durée, nous avons installé l’énergie solaire. Par exemple , s’il y a délestage, le solaire prend automatiquement le relais. » explique-t-il.
Il indique qu’en cette période de chaleur où il y a fréquemment des délestages, il ne faut pas seulement compter sur le courant conventionnel pour travailler normalement.
Dans un secrétariat public, situé au quartier Patte d’Oie, nous avons également fait le même constat. Ousmane Konaté est le gérant de ce secrétariat. Il dit avoir eu recours à l’énergie solaire pour faire face à ce problème de délestage.
« Avant, c’était vraiment compliqué pour nous de travailler en cas de coupure d’électricité. Quand il y avait coupure d’électricité, il fallait attendre que le courant revienne pour recommencer le travail. Souvent, c’était vraiment fatiguant et énervant à la fois » raconte-t-il.
M. Konaté souligne qu’il a fait une installation d’énergie solaire pour pouvoir continuer les activités même s’il y a coupure de courant. « Nous avons eu l’idée de mettre le solaire même si cela fait double dépense. Cela permet de travailler en cas de coupure », dit-il.
A BonheurVille, un quartier de Ouagadougou, et plus précisément dans un atelier de soudure, Ousmane Zoungrana, le gérant, était en plein travail, malgré le délestage.
« Ici, chaque jour il y a délestage. Cela nous fatigue beaucoup. En plus de ne pas avoir de clients, on n’arrive pas à travailler normalement à cause de ce problème.» dit M. Zoungrana.
Il informe qu’il a un groupe électrogène qu’il utilise en cas de coupure : « J’ai acheté ce groupe pour me dépanner quand il y a coupure. Sans vous mentir, ce n’est pas simple car l’essence est chère. »