La Société de gestion du patrimoine ferroviaire du Burkina (SOPAFER-B), en collaboration avec les autorités municipales de Ouagadougou, a lancé le 18 mars 2025 une grande opération de déguerpissement des installations illégales longeant les voies ferrées. Cette initiative vise à sécuriser les infrastructures ferroviaires, à prévenir les risques d’accidents et à préparer la modernisation du réseau.
Dès 8h30 ce mardi 18 mars 2025, les engins de la Société de gestion du patrimoine ferroviaire du Burkina (SOPAFER-B), assistés par la Police municipale, ont commencé la démolition des kiosques, hangars et dépôts de ferraille occupant illégalement les abords des voies ferrées, notamment dans le quartier Nonsin. Cette opération s’étendra aux arrondissements 2, 3, 4 et 8 de Ouagadougou.
Le Directeur général de la SOPAFER-B, Firmin Bagoro, a rappelé les règles en vigueur : « Il faut dire qu’actuellement, les textes en vigueur donnent jusqu’à 25 mètres de part et d’autre de la voie ferrée pour libérer l’emprise de la voie. Donc à 25 mètres à gauche et à droite de l’axe de la voie ferrée, ça doit être libéré, ça fait partie du patrimoine ferroviaire, et ça ne doit pas être occupé par une autre personne que la société. »
Cette intervention fait suite à de nombreuses campagnes de sensibilisation. « La sensibilisation a été faite pour que les gens libèrent la voie. Il y a aussi des projets de modernisation de la voie. Si les gens sont dans l’emprise, il sera très difficile de mener des travaux », a-t-il ajouté.
L’objectif de cette initiative ne se limite pas à la libération des rails, mais s’inscrit dans une volonté de modernisation du réseau ferroviaire burkinabè.

Pour éviter que les occupants ne reviennent s’installer après leur départ, la SOPAFER-B prévoit d’installer des bornes de délimitation.
« Il y a des balises qu’on a déjà disposées. Aussi, au niveau de la société, on a en vue un projet d’occupation saine de ces voies qu’on va libérer. Parce que nous sommes conscients que la nature a horreur du vide. Il ne suffit pas de dégager les gens, ils pourraient revenir », a expliqué Firmin Bagoro.
Des alternatives pour les commerçants déplacés
L’opération concerne principalement les artisans et vendeurs de ferraille, dont les activités s’étaient développées de manière informelle sur les emprises ferroviaires. Pour éviter un retour des installations après leur dégagement, des solutions sont envisagées.
Le président de la Délégation spéciale de l’arrondissement 2 de Ouagadougou, Ouendwaoga Jonas Sawadogo, a assuré que des discussions sont en cours avec la mairie pour reloger les ferrailleurs dans un marché dédié à Bassinko. « Dans un passé récent, ces mêmes marchands de fer et les artisans avaient souhaité rejoindre les marchés. Je pense que c’est situé dans le quartier Bassinko, dans l’arrondissement n°8. Les discussions sont en cours avec la commune de Ouagadougou pour que ces marchands puissent intégrer ce marché. »
De son côté, le président de l’Association des ferrailleurs Casse Auto du Burkina, Sana Abdoul Nassirou, a reconnu l’importance de cette opération et la nécessité d’assurer la sécurité des occupants.
Il a souligné que les commerçants avaient été avertis bien en amont : « Si quelqu’un dit qu’il est surpris, c’est exagéré, parce que personne n’est surpris. Nous avons eu du temps et nous nous sommes préparés. Nous avons fait un recensement pour nous identifier, nous qui sommes ici. Pendant un mois, nous avons pris deux semaines pour faire notre recensement, et plus d’un mois pour faire la sensibilisation. Quand vous voyez au moins 100 personnes et que 98 sont parties au niveau des rails, si seulement deux restent, c’est leur choix. »
L’opération se poursuivra dans les jours à venir dans les autres arrondissements concernés. Les autorités locales exhortent les derniers occupants à libérer volontairement les lieux pour éviter toute intervention forcée.