La commune de Ouagadougou a organisé, ce mardi 11 février 2025, une visite de terrain pour constater l’avancement des travaux du Projet de développement durable de Ouagadougou (PDDO 2) dans les arrondissements 11 et 5. Financé à hauteur de 80 millions d’euros, soit plus de 52 milliards de francs CFA, ce programme vise à améliorer les infrastructures éducatives, sportives et récréatives de la capitale.
Le président de la Délégation spéciale (PDS) de Ouagadougou, Maurice Konaté, et le ministre de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat, Mikaïlou Sidibé, ont effectué, ce mardi 11 février 2025, une visite de terrain pour évaluer l’état d’avancement des travaux du Projet de développement durable de Ouagadougou (PDDO 2).
Cette tournée a permis de suivre l’évolution des infrastructures routières, éducatives, sportives et récréatives dans les arrondissements 5 et 11 de Ouagadougou.
Financé à hauteur de 80 millions d’euros (52,47 milliards de francs CFA), le projet prévoit la construction de cinq équipements socio-éducatifs, dont des Centres d’éveil et d’éducation préscolaire (CEEP), ainsi que cinq équipements sportifs et un espace récréatif.
La visite a débuté dans l’arrondissement 11, avec des escales au Pôle sportif Bon Berger de Katr Yaar et au Groupe scolaire Le Château.
Elle s’est poursuivie dans l’arrondissement 5, notamment à la Rue Bassouaka, au Pôle sportif de Wayalghin, à la Maison des savoirs et au CEEP de PV4, au Groupe scolaire de Dassasgho Centre et au Centre d’animation et de formation féminine. Elle s’est achevée au Pôle sportif de Dassasgho, puis à PV6, où un parcours sportif et un jardin récréatif ont été présentés.
Limiter l’étalement anarchique de la ville
Le ministre de l’Urbanisme, Mikaïlou Sidibé, s’est dit satisfait de l’état d’avancement des travaux et a réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir la mairie dans la mise en œuvre du projet.
« Nous avons pu constater des complexes éducatifs, des équipements sportifs et culturels qui s’intègrent bien dans notre politique de densification urbaine et de construction en hauteur », a-t-il déclaré, estimant que ces infrastructures amélioreront le cadre de vie des habitants et limiteront l’étalement anarchique de la ville.
De son côté, Maurice Konaté a souligné que l’objectif du projet est de rapprocher les services publics des populations. « Nous avons réalisé des infrastructures socio-culturelles, sportives et éducatives pour permettre aux habitants des périphéries d’accéder aux services publics sans devoir aller jusqu’en centre-ville », a-t-il expliqué.
Il a insisté sur l’optimisation de l’espace disponible. « Notre territoire communal ne peut plus s’étaler. Nous devons donc maximiser l’utilisation des espaces existants. »
Cette approche, selon lui, s’aligne sur la vision des autorités nationales. « L’une des orientations du chef de l’État est de construire en hauteur. C’est pourquoi, dans la plupart des établissements scolaires que nous avons construits, qu’il s’agisse des CEEP, des lycées communaux ou municipaux, nous avons privilégié la hauteur pour optimiser l’occupation du sol.»
Il a, toutefois, reconnu quelques ralentissements dus à des ajustements avec certains partenaires financiers. « Parfois, ces ajustements entraînent un arrêt temporaire des travaux. Mais nous allons repartir de plus belle manière. »
Des taux d’exécution disparates
Selon Youmandia Djibril Toguyeni, directeur de l’Agence municipale des grands travaux (AMGT), le taux d’avancement global des travaux est estimé entre 80 et 83 %, bien que certains sites affichent des progressions variables (entre 63 et 80 %). « Les travaux sont de bonne qualité. Nous avons sélectionné les meilleures entreprises et un suivi rigoureux est assuré », a-t-il déclaré.
Plusieurs obstacles freinent néanmoins l’exécution des travaux. « La lenteur dans le déplacement des réseaux de concessionnaires, les délais pour obtenir les avis de non-objection (ANO) et l’absence de validation de certains bailleurs en raison de la situation socio-politique sont autant de contraintes rencontrées », a expliqué le directeur de l’AMGT.
D’autres difficultés incluent l’attente de la prorogation de la date limite d’utilisation des fonds et le déplacement des réseaux de concessionnaires. « Il y a même eu des problèmes liés au déguerpissement avant et pendant les travaux. », a dit Youmandia Djibril Toguyeni.
Il a également souligné des défis techniques imprévus. « Là où nous pensions que le sol était stable, nous avons découvert des contraintes nécessitant des réajustements. Mais ce sont des réalités inhérentes à ce type de projet. »
Par ailleurs, des contraintes financières pèsent sur les entreprises en charge des travaux. « Les entreprises rencontrent des difficultés d’accompagnement de la part des banques, ce qui ralentit leur rythme de travail. Cependant, aucune entreprise n’a rencontré de problème de paiement sur ce chantier », a-t-il rassuré.
Malgré ces défis, le directeur de l’AMGT a assuré que les travaux prendront fin cette année. « Nous sommes dans la dernière phase d’exécution du projet. Tous les efforts sont faits pour achever les infrastructures et les livrer aux populations d’ici la fin de l’année », a affirmé Youmandia Djibril Toguyeni.
