L’occupation anarchique du domaine public fait couler beaucoup d’encre et de salive ces temps-ci avec l’opération de déguerpissement menée par la Police municipale de Ouagadougou. Des médias comme Libreinfo ont maintes fois interpellé les autorités communales, mais la pratique a la peau dure.
Par Nicolas Bazié
Malgré les opérations coup de poing que mène souvent la Police municipale, l’occupation anarchique des voies constitue toujours un sérieux problème existentiel qui a poussé assez de tentacules.
La ville de Ouagadougou est devenue un commerce à ciel ouvert au point où les abords des voies sont illégalement occupés par des commerçants qui ne se gênent pas du tout à y mener leurs activités.
L’implantation de boutiques, de tentes, de petites tables çà et là sert de lieu de service à ces commerçants qui vendent des articles de tout genre. Sans oublier les garages, les menuiseries et les stationnements illégaux.
Voilà des pratiques qui occasionnent des accidents liés à l’encombrement du domaine public. Des pratiques qui sont également la cause directe de l’insalubrité de la voie publique.
Bien vrai que la Police municipale n’hésite pas à faire parfois des descentes musclées pour déguerpir les occupants illégaux mais une chose est sûre, ce fléau a la peau dure. Car, dès que la force publique donne dos, les commerçants réinstallent leurs boutiques et tentes, poursuivant ainsi leurs activités comme si rien ne s’était passé. Or, le 31 octobre 2023, la municipalité avait sonné la fin de l’occupation anarchique à Ouagadougou.
L’occupation du domaine est pourtant encadrée par des textes dont la délibération n°2010-006 portant réglementation de l’occupation du domaine public dans la ville de Ouagadougou.
Cette réglementation définit les conditions d’occupation du domaine public, la procédure de demande d’autorisation d’occupation du domaine public ainsi que les taxes selon les zones. Ces textes sont tout simplement foulés au pied par des anarchistes véreux pour qui seul l’argent compte au détriment de la sécurité des usagers.
Dans un entretien accordé à Libreinfo en février 2023, la Police municipale faisait savoir qu’elle est toujours restée sur ses gardes. « Nous sommes toujours sur nos gardes concernant ce fléau et nous ne nous reposerons que si la population Ouagavilloise nous montre par son comportement que la leçon sur l’occupation du domaine public est bien comprise et bien appliquée», indiquait Stéphanie Bonzi/Savadogo, cheffe du Service communication de ce corps.
Les autorités communales gagneraient à prendre sérieusement à bras-le-corps ce problème parce que l’obstruction des voies les rend presqu’inaccessibles, la dégradation des infrastructures routières est considérable, les accidents de la circulation sont monnaie courante, la pollution de l’environnement et l’enlaidissement de la ville est palpable.