La cérémonie d’inauguration du marché Sankariaré de Ouagadougou a eu lieu ce 30 janvier 2025, soit deux ans après l’incendie. C’est le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Mobilité, Emile Zerbo, qui a patronné la cérémonie de renaissance du marché.
Par Prisca Konkobo
Le 29 janvier 2023, les commerçants de Sankariaré de Ouagadougou assistaient impuissants à l’incendie de leur marché. Après le sinistre, les autorités ont vite pris l’engagement de le réhabiliter. Ce 30 janvier, soit deux ans et 1 jour après le drame, on peut dire que Sankariaré, tel un phénix, renaît de ses cendres.
Ils sont nombreux les commerçants réunis autour des autorités pour la réouverture du marché. Nul ne veut se faire conter l’événement.
Tout est fin prêt pour leur permettre de reprendre sereinement leurs activités. Il aura fallu deux ans et 2 033 999 897 FCFA d’investissements pour faire renaître l’infrastructure marchande.
Pour le président de la Délégation spéciale (PDS) de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté, « cette inauguration marque l’aboutissement d’un travail collectif, d’une résilience exemplaire et d’une volonté commune de tourner la page ».
Le marché new look compte 76 boutiques extérieures, 76 boutiques intérieures, 1 197 échoppes, 70 magasins, 21 espaces pour condiments et 16 places pour boucheries.
Le patron de la cérémonie, le ministre d’Etat Emile Zerbo, a invité les commerçants à faire preuve de civisme. « Chacun doit être à sa place. Il faut de la discipline et ce n’est pas un lieu où on viendra stocker, comme par le passé, des marchandises assez dangereuses.
Il faut qu’ils prennent conscience de cela. Les gestionnaires du marché sont interpellés. Il s’agit aujourd’hui d’engager leurs responsabilités pour que ce marché soit un marché exemplaire ».
Exonération d’un mois de loyer
Les représentants des commerçants, très satisfaits de ce nouveau joyau, n’ont pas manqué d’exprimer leur joie. Après les bénédictions des autorités gouvernementales et communales, ils ont exposé des doléances.
Harouna Goubgou, un représentant des bénéficiaires, a plaidé pour l’installation de caméras de surveillance. Ce qui leur permettra d’attraper d’eventuels « fauteurs de troubles ».
Eulalie Ima, en prenant la parole, a demandé trois mois d’exonération du loyer. « On demande trois mois. Donnez-nous trois mois pour qu’on puisse vendre avant de commencer à payer », a-t-elle demandé.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, parrain de la cérémonie, a rappelé que le marché a été construit avec un prêt qui doit être remboursé. Toutefois, il a accordé « une exonération de 1 mois pour accompagner la résilience des commerçants ».
Avec cette exonération, c’est au total « 175 millions FCFA que les commerçants n’auront pas à payer ce mois. Les commerçants doivent comprendre que nous sommes tous engagés pour qu’ils puissent s’en sortir », a précisé le PDS Maurice Konaté.
Il a également assuré que les loyers ont été étudiés. « Le Conseil d’administration de l’ADEU (Ndlr, Agence du développement économique urbain) avait planché sur un montant. Nos plus hautes autorités nous ont dit de réviser un peu. Nous avons cassé les prix et nous avons abouti à des tarifications acceptables pour tous », a-t-il déclaré.
Le marché rouvre ainsi ses portes. Les commerçants peuvent dès à présent y amener leurs marchandises et commencer à vendre.
