En marge de la journée commémorative du 25e anniversaire du drame de Sapouy, le collectif local des organisations démocratiques de masse a organisé un panel sur la vie de feu Norbert Zongo le 13 décembre 2023 à Ouahigouya.
Par Zakiss Ouédraogo, correspondant dans le Yatenga
C’est autour des thématiques : « La lutte du collectif pour l’avènement des libertés démocratiques au Burkina Faso : Acquis, leçons et perspectives » et « Situation de la liberté de presse au Burkina Faso : Etat des lieux et perspectives dans un contexte de crise sécuritaire », que le collectif local des organisations démocratiques de masse à commémoré cette journée du 13 décembre 2023 à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord.
Déjà 25 ans que le directeur de publication du journal « L’indépendant », Norbert Zongo et ses compagnons ont été assassinés le 13 décembre 1998 à Sapouy, dans la province du Ziro.
Au cours de ce panel, l’union des hommes de médias du Nord a livré une communication sur la liberté de la presse au Burkina Faso, l’état des lieux et perspectives dans un contexte de crise sécuritaire.
Selon Patrice Kambou, secrétaire général de l’union des hommes de médias de la région du Nord, la presse depuis sa naissance jusqu’à nos jours a toujours été confrontée aux critiques de la société dans laquelle et pour laquelle elle travaille.
« La presse burkinabè est à la croisée des chemins et si le virage est mal fait, c’est une mort programmée. Les libertés d’opinion, de presse et le droit à l’information sont garantis.
Toute personne a le droit d’exprimer et de diffuser ses opinions dans le cadre des lois et règlements en vigueur », alors, « La menace de la presse est réelle sur le plan de la masse, les pseudo-journalistes, les anti-journalistes, la menace sécuritaire et institutionnelle », a-t-il dit
Il a par ailleurs indiqué qu’« Aucun média ne veut la disparition du Burkina Faso, je pense. Il faut un dialogue franc entre les décideurs et les professionnels des médias. Il est nécessaire de mettre en place un cadre qui facilite l’accès à l’information fiable.
Dans le contexte d’insécurité, il est aussi important d’initier des bulletins d’information, le service de communication de l’armée doit être présent sur les plateaux de télévision et faciliter l’accès des journalistes au front pour filmer les prouesses des soldats », a déclaré Patrice Kambou, secrétaire général de l’union
Conclut-il en ces termes, quant à « Liberté de la presse au Burkina Faso, tout n’est pas rose, tout n’est pas noir non plus. Il y a certes une volonté de l’exécutif de contrôler la presse, c’est de bonne guerre. Le pouvoir à travers son ministère de la communication fait son travail. La presse est le 4e pouvoir dit-on, c’est à elle de protéger son pouvoir », dit-il.
La presse Burkinabè est à la croisée des chemins
Pour Idrissa Nacanabo, président de l’union des hommes de médias du Nord, aujourd’hui, nous commémorons le 25e anniversaire de la mort de Norbert Zongo qui est devenu une boussole en matière de liberté de presse dans notre pays. A cet anniversaire, le dossier suit son cours, tôt ou tard, il aboutira, dit-il.
Dans un contexte d’insécurité difficile, le journaliste doit « Galvaniser les FDS et VDP au front et amener la population à avoir le courage d’accompagner le processus de la reconquête du territoire.
Il faut une nation pour qu’il y ait la presse. Notre rôle est de mettre la plume dans la plaie, car, nous pouvons provoquer : une douleur qui soulage, une douleur qui éveil les consciences, et une douleur qui dit attention, il y a des lignes rouges à ne pas franchir », a précisé Idrissa Nacanabo, président de l’union des hommes de médias de la région du Nord.