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Panel Balai citoyen : l’incivisme au sommet de l’Etat, l’impossible rupture avec le pouvoir MPP

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A l’occasion du 20e anniversaire de l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo le 13 décembre 1998 à Sapouy, le Balai citoyen, mouvement de la société civile burkinabè a organisé un panel sous le thème : « Lutte contre l’incivisme au sommet de l’Etat :Norbert Zongo, un exemple d’hier à aujourd’hui ». Trois panélistes ont animé ce thème. Il s’agit des professeurs Mahamadé Sawadogo et Etienne Traore de l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo, et le journaliste d’investigation Ladji Bama du journal, Le Reporter.

« Lutte contre l’incivisme au sommet de l’Etat : Norbert Zongo, un exemple d’hier à aujourd’hui », est une thématique d’actualité si l’on se refère aux luttes que le defunt jopurnaliste menait contre l’incivisme, la corruption et les autres formes de pratiques illicites qui handicapaient l’Etat. Pour le Pr Etienne Traoré, les mêmes mauvaises partiques demeurent de nos jours, et il y a lieu d’en parler. De l’avis du Pr, le phénomène est tel que d’aucuns pensent que ceux qui ne font pas la corruption n’en ont pas l’occasion.

Mais comment la classe dirigeante peut être accusée d’incivisme alors que c’est elle, qui est censée protéger les biens publics ou communs ? Comment cet incivisme au sommet de l’Etat se manifeste-t-il ? Bien avant les réponses à ces inquiétudes, le Pr Mahamadé Sawadogo, panéliste, a éclairci la notion de la classe dirigeante qui « renvoie aux détenteurs du pouvoir politique et économique, qui ont des positions dominantes sur la société. Les membres de cette classe sont statiquement minoritaires mais organisent leur domination sur tous les secteurs de la vie sociale sans parfois se soucier du respect des règles établies ». L’incivisme de cette couche sociale à en croire l’enseignant de philosophie, a des conséquences graves sur la société que celui des citoyens ordinaires, qui se manifeste dans les délits les plus courants, tels que le non respects des feux tricolores, la résistance à l’autorité publique, entre autres.

Les participants au panel

L’incivisme au plus haut sommet de l’Etat foi du professeur, se manifeste de façon particulièrement sensible sur le terrain par des moyens de collecte des ressources financières pour permettre à la collectivité de développer des projets en faveur des populations. Cette mauvaise pratique se retrouve être sur le champ des impots, des frais de douanes et la fuite des capitaux. Pour illustraction, le Pr Mahamadé Sawadogo prendra le cas de l’Onatel (Telmob) qui devait onze milliards de FCFA à l’Etat burkinabé comme frais de douanes (rapport du REN-LAC). Un autre exemple de l’incivisme fiscal sous l’onction des autorités du pays, est le refus de paiement des taxes de fonds sur l’eau et celles sur le développement local par les sociétés minières. Ces fonds qui devraient permettre aux collectivités locales d’avoir des ressources pour initier des projets en faveur des populations ne sont pas recouvrés. Selon le dernier numéro de l’Evénement cité par le panéliste Sawadogo, 475 milliards six cent millions de capitaux ont été transférés de façon illicite par des cadres supérieurs de l’administration publique. Ces actes sont des entraves à la collecte des richesses publiques, précise le professeur. Cette classe dirrigeante foule souvent au pied les règles sociales. Cela est visible à travers l’arbitraire dans l’attribution des marchés publiques, tendant à favoriser le gré à gré. Ces pratiques créent des inégalités sociales qui alimentent la colère sociale. Pour y remedier, il faut encourager les populations à revendiquer la revocabilité des dirigeants indignes et inviter les citoyens à avoir un regard sur la gestion de la chose publique.

L’incivisme au sommet de l’Etat, l’impossible rupture avec le pouvoir MPP est un sous-thème qui a été développé par le journaliste Bama. Pour lui, le pouvoir actuel n’a pas rompu avec les mauvaises pratiques sous l’ère Compaoré, à savoir la passation illicite des marchés publiques, le détournement des fonds, entre autres. Pour Ladji Bama, le président Kaboré qui a fait rever le peuple burkinabé à travers son discours prometteur lors de son investiture, l’a ensuite déçu à travers des samblants de changements qui ne sont pas allés dans le bon sens. Les cas du marché de la reprise des documents au ministère des transports attribué dans les conditions irrégulières et l’annulation du mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, entre autres, sont évocateurs. Selon M. Bama, il y a péril en la demeure, et chacun à son niveau doit faire quelque chose.

Siébou Kansié
Libreinfo.net

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