Cette retenue d’eau, aménagée dans les années 1960 pour l’approvisionnement en eau de Ouagadougou, est devenue, chaque fin de semaine, le lieu de rendez-vous des passionnés de la pêche. Libreinfo.net a fait une immersion dans l’univers de ces pêcheurs amateurs.
Au barrage de Tanghin à Ouagadougou dans la capitale burkinabè, l’atmosphère paisible du lieu est manifeste.
Et ce ne sont pas les pêcheurs, installés à ses abords, leurs cannes à pêche dressées, qui diront le contraire.
De temps à autre, ils échangent des histoires et des conseils dans une ambiance chaleureuse.
Parmi eux, Désiré Dambré. Il est militaire de profession. Canne à la main, il nous dit, en souriant, être satisfait de la quiétude environnante : «Ici, je suis à l’aise ; c’est mon échappatoire».
«La pêche est bien plus qu’un simple passe-temps pour moi. C’est une pause nécessaire, un moyen de retrouver l’équilibre, un véritable sport», explique-t-il tout joyeux.
Et cela fait plus de 5 ans maintenant qu’il dit pratiquer « ce sport» selon ses propres termes.
Interrogé sur sa prise du jour, Désiré dit être satisfait. Car, selon ses explications, il a eu environ un demi-kilo de poissons pour son temps de pêche.
Mohamed Ouédraogo est un autre amateur de pêche rencontré sur les lieux. Il est un technicien en génie civil de profession.
Il s’explique: «C’est un moment de méditation pour moi. La nature, l’eau qui murmure, tout cela me permet de me ressourcer après une semaine mouvementée.»
Ensuite, il fait savoir qu’il est à ses débuts et qu’il y a seulement trois semaines qu’il a commencé. «Les premiers jours, je ne gagnais rien, mais aujourd’hui, voilà que je peux attraper une dizaine de poissons. Je suis fier pour le débutant que je suis. Je vais inviter des amis pour la soupe de ce soir » dit-il tout souriant.
Sans se soucier du temps qui s’écoule, nous voici au crépuscule sur le pont du barrage de Tanghin. Cependant, des pêcheurs, agrippés à des barres de fer de protection, lancent toujours leurs lignes.
Le bruit de la circulation proche, avec les coups de klaxon des véhicules et des motos, ne semblent pas troubler leur quiétude.
Il est 19h30, Alfred Sawadogo, la cinquantaine, affirme être un fidèle du barrage de Tanghin. «J’ai grandi dans le quartier Tanghin, observant les aînés pêcher dès mon plus jeune âge.» C’est ainsi qu’est née « ma passion» pour la pêche en ligne.
D’après lui : « le barrage de Tanghin représente un refuge tranquille où chacun peut échapper à l’agitation quotidienne de la ville.»
A l’en croire, la pêche n’est pas simplement une activité, mais une véritable philosophie. Ses explications ? Il les décline ainsi : « La pêche, c’est une philosophie qu’il faut cultiver. Elle enseigne la patience dans la vie, car sans elle, tu ne pourras attraper, ne serait-ce qu’un poisson.»
Les amateurs de pêche rencontrés insistent sur le fait qu’ils ne commercialisent pas leurs prises. Pour Dominique Nikiéma, «c’est avant tout une passion, pas un gagne-pain. Je pêche pour le plaisir, pour l’expérience, pas pour vendre les poissons.»
Autour du barrage de Tanghin, chaque pêcheur y trouve un refuge personnel, transformant ainsi la partie de pêche en un rituel apaisant après le tumulte de la vie professionnelle.