Depuis la chute du régime de Blaise Compaoré en octobre 2014, la classe politique burkinabè ne cesse de se recomposer. Une recomposition qui s’est accélérée après les élections présidentielles et législatives du 22 novembre 2020. Eddie Komboïgo est devenu le chef de file d’une opposition qui a migré massivement vers la majorité présidentielle. Maitre Benewendé Sankara, le président de l’UNIR/PS et le tout premier chef de file de l’opposition politique s’était retrouvé à la majorité présidentielle dès le premier mandat du président Roch Kabore. Le président de l’UPC, Zephirin Diabre suivra le mouvement en débarquant dans le 2ème gouvernement du 2ème mandat de Roch Kabore. Quant à Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement, porte parole attitré de l’opposition et plusieurs fois Coordonnateur national des meetings qui ont conduit à l’insurrection, il reste le seul aujourd’hui à être en marge des affaires.
Par La Rédaction
Ils ont mené le combat ensemble pour l’alternance en 2014, Roch Kabore, Zéphirin Diabre, Benewendé Sankara, Saran Seremé, Tahirou Barry et Ablassé Ouédraogo. Cependant, ce dernier reste le seul aujourd’hui à n’être véritablement pas arrivé aux affaires depuis la transition jusqu’à ce deuxième mandat du Président Roch Kabore. Malgré une riche carrière dans le domaine du développement, de la diplomatie et de l’économie, le natif de Dabaré dans le département de Pabré semble être laissé aux oubliettes.
Candidat malheureux à la présidentielle de 2015 et de 2020, l’ancien ministre des affaires étrangères de Blaise Compaoré (de 1994 à 1999) se montre toujours disponible à jouer un rôle dans la gouvernance post insurrection. Malgré ses multiples tentatives de rapprochement avec le pouvoir depuis 2015, Roch Kabore ou le MPP ne lui a pas encore ouvert les portes d’un retour aux affaires. Pourquoi ce refus ? Est-ce à cause de son recours contre la candidature de Roch Kabore en 2015 devant le Conseil constitutionnel ? Est-ce l’absence de bons résultats aux élections ?
En 2015 après les élections, il s’était donné pour mission d’œuvrer à la réconciliation nationale avec plusieurs autres partis politiques de l’opposition. Dr Ablassé Ouédraogo avait été un des initiateurs de la Coalition démocratique pour la réconciliation (CODER). Il avait fait plusieurs tournées à la rencontre d’hommes politiques, coutumiers, religieux et leaders d’opinion. Pour certains burkinabè, Dr Ablassé Ouédraogo aurait pu être le ministre en charge de la réconciliation nationale mais la politique à ses raisons que nous ignorons tous.
Les leaders de l’opposition ou les acteurs politiques qui ont contribué à la chute de Blaise Compaoré auront été plus ou moins récompensés. Me Benewendé Sankara, a été vice-président de l’Assemblée nationale au cours de la dernière législature, puis ministre de l’Urbanisme de l’Habitat et de la Ville dans le gouvernement actuel. Saran Sérémé a été nommée médiateur du Faso. Tahirou Barry a occupé le poste de ministre de la Culture dans le premier gouvernement de Roch Kabore. Zéphirin Diabre, ancien chef de file de l’opposition est aujourd’hui ministre d’Etat auprès de la Présidence du Faso en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale.
Dr Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement devrait encore attendre s’il n’est pas définitivement oublié.