Le Rwanda organise ce lundi 15 juillet 2024 son élection présidentielle. Une formalité pour le président sortant Paul Kagamé comme en 2017. Le chef de l’État Paul Kagamé, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 30 ans, l’avait remporté avec plus de 98% des voix.
Le candidat sortant, Paul Kagamé, âgé de 66 ans, sera opposé aux deux mêmes adversaires qu’il y a sept ans : Franck Habineza, chef de la seule formation d’opposition autorisée (le Parti démocratique vert) et l’indépendant Philippe Mpayimana. Les deux hommes avaient alors obtenu respectivement 0,48 % et 0,73 % des voix.
L’artisan du spectaculaire redressement économique du pays, exsangue au sortir du génocide des Tutsis en 1994, est présenté aujourd’hui par certains dirigeants occidentaux et africains comme un modèle de développement.
Surtout sa solide croissance (7,2 % de moyenne entre 2012 et 2022) s’est accompagnée d’un développement d’infrastructures (routes, hôpitaux…) permettant des progrès socio-économiques.
Cependant, son régime est aussi critiqué pour son rôle en République démocratique du Congo voisine où son armée est accusée par l’ONU de combattre aux côtés des rebelles du M23 et sa répression des voix dissidentes.
Plusieurs figures d’opposition (Victoire Ingabiré, Bernard Ntaganda) n’ont pas eu la possibilité de se présenter, en raison de condamnations passées. La justice a rejeté leurs demandes de voir leurs droits civiques restaurés.
La Commission électorale a également invalidé la candidature d’une autre voix anti-Kagamé, Diane Rwigara, en raison de documents non conformes. Elle avait déjà été écartée de la dernière présidentielle, accusée de falsification de documents et arrêtée avant d’être blanchie par la justice en 2018.
Au total, 9,01 millions d’électeurs sont inscrits pour ce scrutin qui sera pour la première fois couplé avec les législatives pour renouveler le Parlement dominé par le parti de Paul Kagamé, le Front patriotique rwandais (FPR).
Après avoir atteint la limite de deux septennats, le dirigeant avait pu se présenter en 2017 à la faveur d’une révision constitutionnelle controversée en 2015 instaurant le quinquennat en maintenant un maximum de deux mandats.
Cette modification avait suscité de vives critiques, car elle a remis à zéro le nombre de mandats de Paul Kagamé et l’autorisait également à briguer un septennat transitoire en 2017-2024. Cette réforme lui permet donc, en cas de réélection, de rester au pouvoir jusqu’en 2034.