Le conseil constitutionnel ivoirien a publié lundi 14 septembre 2020, la liste finale des candidats éligibles pour la présidentielle en Côte d’Ivoire. Sur quarante quatre(44) candidats au départ, seulement quatre ont été admis à concourir au poste de la magistrature suprême. L’annonce de cette liste n’a pas tardé à provoquer de vives réactions au sein de la classe politique Ivoirienne.
Par Georges Youl, Stagiaire
Dans la soirée du 14 septembre, en direct de la télévision nationale RTI, le Conseil constitutionnel ivoirien a rendu public les noms des candidats retenus pour la présidentielles d’octobre 2020. Ce sont : Alassane Ouattara du RHDP, Henri Konan Bédié du PDCI/RDA, Pascal Affi N’Guessan du FPI et Kouadio Konan Bertin du PDCI/RDA. Cependant, la candidature des opposants comme Guillaume Soro et Laurent Gbagbo ont été rejetée.
Quelques heures après la publication de cette liste, Guillaume Soro, opposant et ancien président de l’Assemblée nationale a réagi en ces termes : « Je conteste vigoureusement la décision injuste et infondée prise ce lundi 14 septembre 2020 par le Conseil Constitutionnel. Je considère que c’est une décision inique, politiquement motivée, juridiquement boiteuse et qui s’inscrit dans une logique d’anéantissement de la démocratie et l’Etat de droit».
Simone Gbagbo, l’épouse de Laurent Gbagbo, a également exprimé son mécontentement en ces termes : «Les critères retenus se présentent comme des critères arrêtés volontairement pour éliminer le maximum de candidat ». Dans sa déclaration, Mme Gbagbo dit avoir prémédité ces résultats, et annonce qu’il n’est pas encore tard pour s’asseoir et définir des modalités consensuelles pour aller à des élections apaisées et transparentes.
Pascal Affi N’Guessan, pourtant admis à la liste électorale, a dénigré le Conseil constitutionnel ivoirien à travers des termes assez forts. «Le Conseil constitutionnel a raté aujourd’hui l’occasion de marquer son indépendance : en acceptant la candidature du président sortant, manifestement inéligible, en refusant celle du président Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro, privés de leurs droits civiques pour de purs motifs d’opportunités politiques». Dans sa déclaration datant du 14 septembre, Il a condamné fermement ce qu’il a appelé « la spirale d’exclusion dans laquelle s’enfonce la Côte d’Ivoire ».
Le président de l’UDPCI, Dr Mabri Toikeusse Abdallah, qui a vu sa candidature rejetée, a également réagi en accusant Alassane Ouattara et »ses institutions » d’avoir brisé le petit lien de confiance avec les Ivoiriens. Pour lui, le Conseil constitutionnel a choisi les adversaires susceptibles de favoriser la victoire du Président sortant Alassane Ouattara. «La Côte d’Ivoire continue de plonger dans la crise. Nous devons poursuivre notre combat pour la démocratie, pour les libertés, pour la Justice, pour la Paix. La lutte continue pour sauver la Côte d’Ivoire, notre seul pays, a-t-il ajouté.
En revanche Henri Konan Bédié s’est réjoui de la décision du Conseil constitutionnel. Après l’annonce de la liste définitive, ce dernier a réagi en ces mots : «Le Conseil constitutionnel a validé ma candidature. Nous demeurons en ordre de marche pour la reconquête du pouvoir d’Etat et la construction d’une Côte d’Ivoire réconciliée, unie et prospère, a déclaré le candidat du PDCI-RDA»,a-t-il dit avant de marquer sa description par rapport au rejet de la candidature de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro.
Pour le politologue ivoirien Sylvain N’Guessan, seul un compromis politique aurait permis au président de permettre la candidature de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro. Mais après l’annonce de la liste définitive des candidats par le Conseil constitutionnel, il n’y a en principe aucune voie de recours possible.