Elles sont plusieurs structures et associations de la société civile féminines à se réunir ce 27 décembre à Ouagadougou sous la coordination de Wanep, pour échanger et réfléchir sur la stratégie idoine pour l’application et la vulgarisation de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, Femmes, Paix et Sécurité au Burkina Faso. Une rencontre qui a pour vision de dégager de meilleures stratégies pour une mise en œuvre de ce plan d’action qui vient d’être validé,de l’avis de Boris Somé, coordonnateur national du Wanep.
En situation de conflit, les femmes et les enfants sont les plus vulnérables. C’est ainsi qu’en 2000, le Conseil de sécurité des Nations unies à travers la résolution 1325, a reconnu non seulement l’impact particulier des conflits sur les femmes, mais aussi le besoin de considérer celles-ci comme parties prenantes à la prévention et à la résolution des conflits. Depuis lors, les notions de genre et inclusion des femmes dans les approches relatives à la sécurité et à la construction de la paix ; de sensibilisation des soldats de la paix, la police et l’appareil judiciaire aux problèmes liés au genre pendant les conflits et l’adoption des mesures pour assurer la protection et le respect des droits des femmes et des filles, entre autres, sont de plus en plus promues et les projets dans ce sens appuyés.
Le plan d’action du Burkina Faso élaboré en 2012, porte sur les résolution 1325, 1820 et 2242. Les différents acteurs l’ont validé en juillet 2018. Il ne restait que la validation en conseil des ministres. Et Wanep avait entrepris des plaidoyers, des lobbyings pour que le dossier soit validé en conseil des ministres. Et cela a été fait le 27 novembre 2019 à travers le ministère de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire qui a porté le dossier en Conseil des ministres ; qui a été validé sous réserve de quelques observations. Pour ne pas rester en mi-chemin, le Réseau Ouest-Africain pour l’Édification de la Paix (WANEP) a convoqué les acteurs qui avaient mené le plaidoyer, le lobbying pour échanger et réfléchir sur la stratégie idoine pour l’application et la vulgarisation de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies au Burkina Faso. Cela, à l’image des autres pays de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). D’où cet atelier de deux jours.
Pour Salimata Nébié Conombo, analyste des questions de paix, de sécurité et de l’extrémisme violent, cet atelier organisé par le Wanep vise deux objectifs majeurs : permettre aux femmes de travailler sur la résolution 1325 des Nations Unies, qui donne la place aux femmes de s’impliquer dans la résolution et la prévention des conflits; et leur permettre de dégager des recommandations, des pistes d’actions fortes, pour permettre aux gouvernants d’en intégrer dans la politique et le plan d‘action du Burkina pour l’application de la résolution 1325 des Nations Unies, qui prévoit que des femmes, au lieu d’être des victimes, deviennent des actrices de paix, des moteurs de changement pour la paix.
« La paix est le fruit du travail des hommes », selon le coordonnateur national de Wanep, Boris Somé, qui appelle à plus d’implication de la femme dans l’alerte précoce et la prévention des conflits, elles qui sont plus proches de leurs enfants et qui sont les premières à appréhender leurs différents comportements.
L’Organisation non gouvernementale OXFAM, partenaire de Wanep dans le cadre de l’adoption de ce plan d’action, a renouvelé son engagement d’être plus proche des femmes dans les programmes de développement, humanitaire, et de la consolidation de la paix. « Nous nous engageons justement aux côtés de Wanep et de tous les acteurs qui font la promotion de la femme et surtout qui encourage l’engagement de la femme dans la consolidation de la paix », a déclaré Sougourounoma Henri Kaboré, conseiller en consolidation de la Paix, à OXFAM.
C’est le premier plan d’action du Burkina Faso dans le cadre de cette résolution des Nations Unies. Et Wanep qui conduit ce projet a un grand défi à relever : « Notre défi, c’est comment faire pour que ce premier plan d’action soit réellement appliqué. Car dans plusieurs pays, il y en a qui sont à leur troisième plan d’action à l’image du Mali, du Niger », a soutenu Alice Soulama Combary, chargée du réseau des femmes dans l’édification de la Paix, à Wanep-Burkina.
Siébou Kansié
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