Depuis hier, tous les témoignages devant le tribunal concourent à faire du prévenu Marcel Tankoano le cerveau de l’opération « appel à incendier le palais du Mogho Naaba ». Aujourd’hui, deux de ses co-accusées, Pascal Zaïda et Boukari Tapsoba enfoncent le clou.
Par la Rédaction
Sur la dizaine de témoignages faits hier devant le tribunal, tous tendent à montrer que le prévenu Marcel Tankoano est le cerveau de l’opération « appel à incendier le palais du Mogho Naaba ». Mais le mis en cause est resté sur sa ligne de défense : Tout nier en bloc.
Deux de ses co-accusés, Pascal Zaïda et Boukari Tapsoba, appelés à la barre ce 22 juin ont fait des déclarations compromettantes à son sujet. Pascal Zaida n’a pas reconnu l’existence des audios. Mais dans la suite de sa déclaration, il se contredit en indiquant qu’à leur dernière rencontre, ils ont parlé des enregistrements des vidéos et non des audios comme l’a affirmé plus tôt Marcel Tankoano.
Désiré Guinko est un autre co accusé dans le dossier dont le rôle est d’assurer la communication sur les réseaux sociaux après les affrontements qui devraient avoir lieu devant le palais du Mogho Naaba.
Dans ses premières déclarations devant le tribunal, Désiré Guinko dit ne pas se rappeler d’une réunion qui s’est tenue le 23 avril. « Cyrille Tagnan, seul sait qu’il y a eu une réunion le 23 avril. C’est son opinion à lui » a-t-il dit.
« Avez-vous participé à la réunion du début jusqu’à la fin » questionne le juge. « Non. M le président, j’ai pris part à la réunion en cours. » « Mais pourquoi déclarez vous que l’affaire des audios n’a pas été évoquée lors de la réunion. » questionne à nouveau le juge.
Dans les minutes qui ont suivi, Boukari Conombo explique que c’est à l’occasion de la réunion du 23 avril que la décision de faire des enregistrements des vidéos a été prise. « Non, réplique Marcel Tankoano qui évoque plutôt des enregistrements audios » Le procureur s’en saisit, surtout qu’il n’avait pas reconnu auparavant l’existence des audios, pour l’accabler de questions.
« Ce n’est pas parce qu’on a parlé de mobilisation que vous, vous pensez que c’est une mobilisation pour aller chez le Mogho Naaba. Il peut y avoir aussi une mobilisation de fonds» se défend Marcel Tankoano à l’endroit du procureur au sujet de la mobilisation qui devait conduire à incendier le palais du Mogho Naaba.
« Quelqu’un vous écrit pour vous annoncer qu’il n’y a que deux personnes autour du palais du Mogho Naaba. Vous, Marcel, vous répondez deux minutes après qu’il n’y a pas eu de mobilisation. Et vous me dites qu’il s’agit d’une mobilisation de fonds ?» réplique le procureur.
En réalité, des conversations entre Boukari Tapsoba et Marcel Tankoano ont été interceptées et lues par le juge. Dans celles-ci, Boukari Tapsoba dit à Marcel qu’il n’y a que deux personnes seulement qui sont sorties et qui sont autour du palais du Mogho Naaba. Et Marcel Tankoano a répondu : « les gens n’ont pas mobilisé. » Et Boukari Tapsoba d’ajouter : « Il n’y a pas du monde, les gens vont rentrer».