Nous avions titré dans une de nos publications du lundi 19 novembre 2018, « Le prix Nobel alternatif : Yacouba Sawadogo en Suède pour son prix ». Et c’est effectif ! Le natif du Yatenga a reçu officiellement à Stockholm, en Suède, ce vendredi 23 novembre 2018, le Right Livelihood Award 2018 reconnu sous le nom de Prix Nobel Alternatif.
Plusieurs années fatidiques, une seule journée inoubliable.Ce vendredi 23 novembre 2018, restera certainement une date inoubliable pour ce Vieil homme burkinabé de 78 ans. Dans une cérémonie de remise du trophée, M. Yacouba Sawadogo était au milieu des grands et a reçu officiellement le Right Livelihood Award 2018. Ce trophée, grand prix, est le couronnement de quarante ans de travail dans l’ombre. Quand il creusait les premiers trous dans les années 80 pour les premiers plants, il ne s’attendait pas à être récompensé un jour. En tout cas, pas une récompense comme celle-là, au-delà des frontières du Burkina. Le bienfait quel que soit la nature, n’est jamais perdu, pour paraphraser une maxime. Cette récompense, Yacouba Sawadogo l’a obtenue à la vraie sueur de son front.
Il a converti pendant quarante ans, des terres arides en forêt à travers une technique culturale traditionnelle appelé le « zaï ». Elle consiste à creuser des trous (microbassins) remplis de débris organiques pendant la saisons sèche. Les matières organiques déposées dans chaque trou attirent des termites qui creusent des galeries, lesquelles galeries, permettent la retention d’eau. Après une pluie, l’on peut donc semer dans les différents trous bourrés de matières organiques. Avec cette méthode, Papa Yacouba comme on l’appelle affectueusement, est arrivé à sortir une forêt, de plus de trente hectares dans une zone aride de Ouahigouya. Et, c’est cette prouesse qui lui a valu aujourd’hui ce prix.
Tout comme Yacouba Sawadogo, d’autres acteurs ont reçu également des prix à Stockholm. Deux prix en espèces ont été décernés aux défenseurs des droits de l’homme. Un de ces prix, est partagé entre Abdullah al-Hamid, Mohammad Fahad al-Qahtani et Waleed Abu al-Khair de l’Arabie Saoudite. L’autre, est allé à l’agronome australien, Tony Rinaudo. Le prix honorifique 2018, est reparti entre deux acteurs de la lutte contre la corruption : Thelma Aldana du Guatemala et Iván Velásquez de la Colombie. En tout cas, le gros lot, est revenu à un Burkinabé. Et toutes les congratulations à celui par qui, le pays des hommes intègres est honoré à cette occasion, à l’étranger.
Siébou Kansié
Libreinfo.net
