Le procès de contrebande de carburant au Burkina a repris mardi 16 novembre 2021 au Tribunal de grande instance de Ouaga I. Après la vérification des identités des présumés coupables ,les avocats de la défense ont dénoncé une détention arbitraire de leurs clients.
Le procès de contrebande de carburant ouvert le 26 octobre 2021, puis suspendu, a repris le mardi 16 novembre 2021 au tribunal de grande instance de Ouaga.
Avant de débuter les interrogatoires des accusés ,le Président du Tribunal est passé à la vérification de la présence et de l’identité des prévenus. Il a également demandé si les accusés reconnaissaient les chefs d’accusations qui leur sont reprochés « flagrant délit pour contrebande aggravée et mise en danger de la vie d’autrui ».
A cette question, certains accusés ont reconnu les faits . C’est le cas de Abdoulaye Ouédraogo et Saïdou Sawadogo, qui disent être coupables. Quant à Rahim Compaoré et Moumini Sawadogo, ils disent ne pas reconnaître les faits qui leur sont reprochés.
Après cette étape, le Président du tribunal a donné la parole aux avocats de la défense pour apporter des observations et soulever des exceptions.
A cette occasion, les avocats de la défense ont indiqué qu’ il y a eu violation des droits de leurs clients pendant la garde à vue. Ils ont qualifié cette détention d’arbitraire.
Me. Aziz Ouédraogo, avocat de l’accusé Mahamadi Sawadogo, décrit le fait que son client a été mis en garde à vue pendant 25 jours . Pour lui, il fallait un certificat de visite médicale prescrit par un médecin qui autorise cette prolongation de la garde à vue. «Il y a une violation du droit. On ne peut pas prolonger la garde à vue d’un présumé coupable sans faire une visite médicale comme prévu par la loi. Mon client Mahamadi Sawadogo a un problème psychiatrique, il a même fait une crise à la gendarmerie».
Il fait savoir que son client reconnaît les faits qui lui sont reprochés mais «nous disons qu’il y a eu violation de la loi par conséquent, nous demandons l’annulation des procès verbaux », a souhaité Me Ouédraogo. Quant à Me Batibié Bénao, lui, trouve que les officiers de police judiciaire n’étaient pas habilités à dresser les procès verbaux. «Même le président, nous ne devons pas faire du constitutionnel», a t il dit.
Contrairement aux avocats de la défense, le Parquet a indiqué que les procédures de mise en garde à vue ont été respectées. L’audience a été suspendue pour reprendre le mercredi 18 novembre 2021 à 8 heures au Tribunal de grande Ouaga.
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