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Procès Thomas Sankara: «Je suis resté dans le trou d’une piscine jusqu’au lendemain à 9 heures» (Nabonsseouinde Ouédraogo)

Le procès de l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons se poursuit. Le mardi 2 novembre 2021 à Ouagadougou, le troisième accusé à passer à la barre est Nabonsseouinde Ouédraogo

Le procès de l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons se poursuit. Le mardi 2 novembre 2021 à Ouagadougou, le troisième accusé à passer à la barre est Nabonsseouinde Ouédraogo. Il était en service au CNEC (Centre National d’entrainement commando), aujourd’hui à la retraite. Il est accusé d’attentat à la sureté de l’Etat et d’assassinat. L’accusé ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés.

Par Rama Diallo, stagiaire

Nabonsseouinde Ouédraogo est âgé de 61 ans. Militaire de première classe, l’homme a été décoré deux fois. Mais il déclare à la barre qu’à la retraite, il lui a été signifié que sa première décoration n’est pas valable.

L’audition débute par l’interrogatoire du président du tribunal, Urbain Meda. «Où étiez-vous en 1987 ?». L’accusé répond :« j’étais au CNEC affecté au service garde rapprochée de Blaise Compaoré. Président de la chambre « Blaise loge où ?». L’accusé : il était à Koulouba mais il avait un pied à terre au Conseil ».

Urbain Meda poursuit « qui était votre chef ?». Monsieur Ouédraogo répond : « c’est Hyacinthe ». Le président continue « en quoi consiste le travail de garde rapprochée ?». Le militaire répond : « c’est escorter le président quand il se déplace ». Le président : « où étiez vous le 15 matin ?». Nabonsseouinde Ouédraogo :« j’étais au conseil ». Urbain Meda enchaîne « et le soir ». Le présumé coupable répond : « toujours au Conseil ». Le président : « parlez-nous de la soirée du 15 octobre ». L’accusé : « le 15 soir, j’étais au conseil au poste 520. Nous étions là en tenue de sport. On s’apprêtait à aller au sport. Hyacinthe était là près de son véhicule. Quelques minutes après son départ nous avons entendu des tirs et nous avons tous fui ».

Lire: Procès Thomas Sankara: l’avocate de l’accusé Elysée Ilboudo plaide non coupable

Urbain Meda continue : « Hyacinthe était conduit par qui ?». Le militaire à la retraite répond « je ne me rappelle plus ». Le président : « Hyacinthe était avec vous depuis le matin ? » Le présumé coupable : « non ». Le président : « il est arrivé à quelle heure ?». Monsieur Ouédraogo : « vers 15h30 ». Le président continue : « avez-vous vu des corps ?». L’accusé n’a pas pu répondre à cette question.

Le président laisse la parole à la partie civile. Me Jean Patrice Yaméogo, avocat de la famille Sankara demande à Nabonsseouinde Ouédraogo de dire où il est allé se réfugier. L’accusé explique qu’il est allé se cacher dans un trou, (semblant d’une piscine) à quelques mètres de là où il y avait des tirs.

Me Yaméogo : « combien de temps vous avez fait dans la piscine ?». L’accusé : «je suis resté dans le trou d’une piscine jusqu’au lendemain à 9 heures ». L’avocat : « pourquoi c’est le matin que vous êtes sorti ?».  Le militaire : « le coin n’était pas sécurisé, il y avait des tirs de temps en temps ».  Jean- Patrice Yaméogo : « Quand vous êtes sorti, vous êtes allé où d’abord ?». L’accusé : « je suis allé au domicile de Blaise ».

A lire aussi: Procès Thomas Sankara : quand ça tirait au Conseil, ‘’j’étais au delta nord (chez Blaise) en position de riposte (caporal Idrissa Sawadogo)

L’avocat : « pourquoi vous avez décidé d’aller chez Blaise ?». « Je savais que j’allais trouver les autres là-bas », répond monsieur Ouédraogo. L’avocat de la famille Sankara continue « pourtant à l’instruction vous avez dit que vous êtes parti chez vous à la maison ». L’accusé : « je n’ai jamais dit ça, en son temps je n’avais pas de domicile à Ouagadougou. Je venais même d’arriver donc je dormais au Conseil ». Me Yaméogo : « pourquoi attendre jusqu’à 9h avant de sortir du bassin ?». « À 9 h, il fait bien jour », répond l’accusé.

Maitre Farama Prosper, prend la parole : « À quel moment vous avez su qu’il y avait un coup d’Etat ?». « Tout le monde en parlait », répond le présumer accusé.

L’avocat : « Ah ! étant dans votre piscine vous entendez les gens parler de coup d’Etat ?». « Mais tout le monde était au courant », répond l’accusé. Me Farama « vous avez entendu de la bouche de qui qu’il y a eu un coup d’Etat ?». « C’est Hyacinthe qui m’a informé chez Blaise Compaoré ».

Face à la partie civile, l’accusé ne reconnaît pas plusieurs déclarations qu’il avait faites lors de l’instruction. Il était perdu dans ses propos à tel point que la partie civile et le parquet s’en ont pris à son avocat.

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