Le témoin Abderrahmane Zétiyenga, était à la barre le jeudi 9 décembre 2021 au Tribunal militaire de Ouagadougou. Il était commandant d’unité au sein de la garde présidentielle au moment des faits. Au cours de l’audition une confrontation a eu lieu entre le témoin et l’ancien chauffeur du Général Diendéré Tondé Ninda Pascal dit Mang Naaba. Il donne sa version des faits des événements tragiques du 15 octobre 1987.
Par Tatiana Kaboré
L’audition du témoin Abderrahmane Zétiyenga a continué ce jeudi 09 décembre au tribunal militaire de Ouagadougou. Il a été confronté à Tondé Ninda Pascal dit Mang Naaba, l’ancien chauffeur de Diendéré au moment des faits.
Lors de son audition, Tondé Ninda Pascal dit Mang Naaba avait affirmé qu’il était, en tant qu’ami intime de Abderrahmane Zétiyenga, allé lui dire que Somda Eugène était entrain de lui créer des problèmes auprès du juge d’instruction. Et que si le juge l’appelait, il avait intérêt à dire qu’il était en ville au moment des faits et non au conseil de l’Entente. Tout en ajoutant que si il a dit à Abderrahmane Zétiyenga que c’est le général Gilbert Diendéré qui l’avait envoyé, c’était pour que celui qu’il dit être son ami prenne la situation au sérieux.
Face au juge, le témoin Abderrahmane Zétiyenga a soutenu ne pas être l’ami de Mang Naaba comme celui-ci l’a signifié. « Je ne connais pas chez lui, je n’ai pas son numéro »,a-t-il soutenu. Mang Naaba lui répliquant a déclaré, qu’ils dormaient ensemble au conseil et faisaient tout ensemble. Même s’ il admet qu’ils se sont vus au moins un an avant sa visite chez Abderrahmane Zétiyenga.
Pour sa part le président du tribunal estime que l’acte posé par Mang Naaba fait croire qu’il a été mandaté par quelqu’un. « Vous n’avez pas le numéro de quelqu’un, la personne ne connait pas chez vous, vous apprenez que Somda Eugène est entrain de gâter son nom et vous vous déplacez pour aller le prévenir ? Cela nous fait croire que quelqu’un vous a envoyé lui dire quoi dire lorsqu’il ira devant le juge d’instruction« . Il a par ailleurs invité Mang Naaba, accusé de subornation de témoin, à mettre plus de sérieux dans ses déclarations devant le tribunal qu’il fait balader en lui servant différentes versions.
Si dans ses premières déclarations, l’accusé avait affirmé qu’il n’avait pas dit à Abderrahmane Zétiyenga de dire au juge d’instruction qu’il était en ville et non au conseil au moment des faits, il a été obligé après l’écoute de l’enregistrement de leur conversation par Zétiyenga, d’admettre être celui qui avait tenu les propos. Il avait ensuite affirmé, qu’il avait de son propre chef pris l’initiative d’aller avertir Zétiyenga et n’avait pas été envoyé par le général Diendéré. Pour ce faire, le président du Tribunal a mis en garde Mang Naaba en ces termes « Vous avez le droit de ne pas répondre ou de mentir, mais le droit de foutaise au tribunal ne vous est pas acquis”.