Comme par mystère, la plupart des militaires qui auraient fait l’objet d’accusation ou être cités comme témoins dans l’affaire Thomas Sankara sont morts. De quoi sont-ils morts ? La question a été posée au Général Gilbert Diendéré à son deuxième jour d’audition mercredi 10 novembre 2021 au tribunal militaire de Ouagadougou.
Par Siébou Kansié
Les militaires Gaspard Somé (le lieutenant), le Boukari Lingani (commandant), Arzouma Ouédraogo dit « Otis », Nabié N’Soni, Karim Tapsoba sont morts. C’est curieux et Me Olivier Badolo, l’un des avocats de la famille Sankara, veut des explications.
Selon les réponses fournies à la barre par le Général Gilbert Diendéré, Otis a été abattu sur la route de Gaoua. En effet, explique M. Diendéré, il y avait été affecté pour indiscipline. Pour s’y rendre, il devait être escorté. Sur la route, il a voulu s’évader et a été abattu par les soldats de l’escorte.
Nabié N’Soni est mort de maladie.
Karim Tapsoba fut le régisseur à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). C’est lui qui a procédé à l’enlèvement et à l’inhumation des corps des treize victimes. Lui aussi, est mort avant le procès. Selon le Général, il est mort de maladie.
Boukari Lingani, commandant des forces armées à l’époque, est mort dans les événements de 1989. Selon le Général Diendéré, il projetait le renversement de Blaise Compaoré ».
Le lieutenant Gaspard Somé était de l’Escadron de transport et d’intervention rapide (ETIR). Il a perdu accidentellement la vie sur la route de Djibo lors d’une mission. Il était, explique le général, avec Maïga Amadou, soldat du même escadron. Leur véhicule a fait un tonneau. Gaspard Somé est mort sur place. Maïga Amadou mourra de maladie par la suite.
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