Le procès de l’assassinat de Thomas et de ses douze compagnons se poursuit. Le jeudi 28 octobre 2021 à Ouagadougou, Idrissa sawadogo était à la barre. Il est accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’État et d’assassinat. Militaire à la retraite, il est âgé de 59 ans et père de six enfants. Il était caporal au moment des faits. Il plaide non coupable. Il est défendu par l’avocate Zaliatou Aouba.
Par Rama Diallo, stagiaire
La journée du jeudi 28 octobre a débuté avec l’audition de Idrissa Sawadogo. Il né en 1962, marié et père de six enfants. Vêtu de tee-shirt gris, il avait l’air peu nerveux à la barre. Il a été plusieurs fois recadré par le parquet, la partie civile et le président du tribunal.
L’audition a commencé avec les questions du président du tribunal, Urbain Meda. « Où étiez-vous le jeudi 15 octobre 1987. Expliquez-nous ce qui s’est passé ? » « Le 15 octobre, j’étais à mon poste habituel au conseil de l’entente, Hyacinthe est resté à l’étage, où il dort pour m’appeler et dire d’aller au delta nord chez Blaise Compaoré pour appuyer la sécurité », répond l’accusé. Le président lui demande quelle heure il était quand il partait chez Blaise ? Idrissa Sawadogo répond que c’était autour de 15h30 minutes. Le président poursuit « étant chez Blaise, vous avez entendu des tirs ? » L’accusé répond « oui ». Le président lui demande encore « qu’avez-vous fait ? » L’accusé répond « rien. Je suis resté chez Blaise jusqu’à 17h avant d’aller en famille ».
Urbain Meda poursuit « à quelle heure vous êtes allés chez vous ? ». « C’était autour de 17h30, que je suis allé voir ma mère », répond l’accusé. « Êtes-vous retournés au conseil ? », demande le président du tribunal. Le prévenu répond par l’affirmative. Le président enchaîne « vous avez demandé ce qui s’est passé ? ». Il répond « non ». « Comment se fait-il que votre lieu habituel de travail soit attaqué et vous ne demandez pas ?», lance le président. L’accusé met du temps et répond « rien ». Le président continue « vous étiez à quel poste au conseil ? » il répond « j’étais au poste 520 ». Urbain Meda demande « quand vous êtes arrivé, qui vous avez trouvé au conseil ? ». « J’ai trouvé que Tondé était là et Hyacinthe était dans sa chambre. Quand je suis monté pour le voir, il m’a ordonné de retourner à mon poste 520 », explique l’accusé.
Le président du tribunal passe la parole au paquet qui lui pose également des questions. « Comment étiez-vous habillé ce jour ». L’accusé répond « j’étais en tenue militaire parce que j’étais de garde ». Vous aviez dit, poursuit le parquet, que Hyacinthe vous a dit d’aller chez Blaise Compaoré pour renforcer la sécurité. Que signifie « militairement renforcer la sécurité ? » Le présumé coupable répond : c’est appuyer les gardes. Cela veut dire qu’il y a un danger alors ? Le militaire à la retraite répond d’une voix basse par l’affirmative. Le ministère public continue « Elysée a dit que vous étiez ensemble. Est-ce vrai ? « Non, ce n’est pas vrai, Elysée a dit ce qu’il pense », a laissé entendre l’accusé.
Voilà ce que Elysée a dit « j’étais le chauffeur. Idrissa, Nabonswende, Hyacinthe et deux autres personnes étaient avec nous ». La lecture de ce passage d’Elysée par le parquet irrite le caporal Ouédraogo. Il lève le ton : « Elysée est fou ! Il était malade, j’étais même son garde malade. Donc, il ne dit pas la vérité ». Le parquet continue « quand ça tirait au conseil, qu’est-ce que vous avez fait ? » Le caporal retraité répond « j’étais au delta nord (chez Blaise) en position de riposte ». Le parquet « vous avez tiré ? ». « Non,tiré sur qui puisqu’il n’y a personne » rétorque l’accusé.
