Le film documentaire de recherche intitulé « Inégalité et conflit – Au-delà de nous et eux » a été projeté au Centre de Presse Norbert Zongo. L’initiative est de Ruttimann Kady Boly, employée au fonds national suisse pour la recherche scientifique. C’est en collaboration avec le Centre de Presse Norbert Zongo, que la séance a été organisée ce 3 mars 2020. Le film retrace les différentes luttes pour l’inclusion, contre la discrimination et les conflits pour asseoir une bonne cohésion sociale, une société plus juste.
Par Siébou kansié
Des enseignants chercheurs, des responsables de structures islamiques, d’associations, des étudiants, des hommes de médias, etc. tous, étaient au rendez-vous de cette projection cinématographique au Centre de Presse Norbert Zongo.
Le film projeté, aborde des thématiques d’actualités telles que les sources de conflits, les inégalités, les injustices, les personnes victimes de conflits, les acteurs de conflits, le problème de tolérance, la discrimination envers les femmes et les abus de pouvoir etc. Il a été réalisé dans plusieurs pays touchés par la guerre civile. Les sujets traités riment avec la situation actuelle du Burkina Faso, en proie à des attaques terroristes et des conflits inter-communautaires.
« Quand j’ai vu le film, j’ai été très touchée parce que les thématiques qui étaient abordées dans ce film, me faisaient beaucoup penser à ce qui se passait dans notre pays. Comme je suis Burkinabè, je sais qu’on a aussi des situations de conflits, d’inégalités, d’injustice, de possibilités de recherches de solutions. Je me suis dit, si dans d’autres pays, ils ont eu des conflits similaires voire plus graves, et ont pu trouver solution, ça peut aider à la réflexion chez nous », a expliqué Ruttimann Kady Boly.

Le film est une invite à relever les enjeux du travail de construction de la paix et de résolution des conflits sociaux dans un monde turbulent. Il est également un appel à approfondir l’apprentissage, à échanger, à débattre et à entendre ce qui est très souvent omis sur le travail de résolution des conflits sociaux, de prévention de la violence et de maintien de la paix.
Ce documentaire met également à nu un monde où certains groupes sociaux sont victimes de préjugés, des femmes victimes d’exclusion et des événements problématiques du passé restent sans réponse.
Un film qui doit être projeté partout au Burkina Faso
« Je crois que certains débats sont aussi portés dans l’ignorance. Si on a vu ce genre de films, on sait qu’avec telles crises, si on sort pour faire telles choses, il peut y avoir des milliers de morts. Là, on pourrait éviter vraiment un drame. Ce film doit être projeté partout au Burkina pour atteindre le maximum de Jeunes », a estimé à la fin du film, Mamounata Tansambedo, étudiante en gestion administrative et hôtelière à l’université Jospeh Ki-Zerbo.

A l’issue de ce film documentaire de 70 minutes, Kilayé Bationo, pense que les sources de conflits peuvent également découler de la méconnaissance des localités de notre pays par les citoyens. « Si on ne connait bien les autres localités, on peut penser qu’elles sont mieux que les nôtres, donc délaissées par l’Etat. Cette ignorance peut être une source de conflit. », s’est-il justifié.
Abondant presque dans le même sens, Yargha Ouédraogo, président national de solidarité des jeunes pour le développement Sambisi, pense pour sa part, que la méconnaissance de notre histoire au profit des autres cultures, peut occasionner des dérapages qui pourraient conduire au conflit. Il propose alors la promotion de notre histoires, source de cohésion et de dialogue social.
« Quand on regarde ces films, c’est vraiment du pain sur la planche que nous avons, parce qu’il faut que nous les jeunes déterminés pour l’avenir de notre pays, on se batte pour promouvoir la paix et résoudre les problèmes communautaires dans la fraternité, la paix, les échanges, surtout le dialogue. », a-t-il conseillé.
C’est un film émouvant, instructeur et les cinéphiles l’ont exprimé dans les débats après la projection modérés par le Dr Jacob Yara.
« Inégalité et conflit – Au-delà de nous et eux» est né d’un processus de réalisation de film participatif avec des chercheurs, des protagonistes locaux et des cinéastes scientifiques de cinq pays sur quatre continents. Ce sont Guatemala, le Nigéria, le Sri Lanka, l’Indonésie et de la Suisse.
