L’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a livré son rapport annuel 2022, ce 6 février 2024, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit des résultats d’un audit réalisé sur la période 2016-2021 dans les ministères et institutions de l’Etat.
Par Nicolas Bazié
Lorsque l’ASCE-LC a décidé de contrôler la gestion financière et comptable du ministère de la Défense, elle s’est beaucoup intéressée à la commande publique, aux indemnités spéciales des militaires en opération intérieure, aux allocations alimentaires, au carburant, à la gestion matérielle des stocks des armements, munitions, etc.
Ce 6 février 2024, face à la presse, le contrôleur général d’État par intérim, Urbain Millogo indique, d’emblée, que pour ce qui est de la commande publique, ce sont 482 milliards 048 millions 128 mille 759 francs CFA qui ont été examinés dans ce ministère par les enquêteurs de l’ASCE-LC.
Il poursuit que le cumul des fonctions incompatibles est susceptible d’entraîner des pertes financières. Urbain Millogo se veut plus précis dans ce sens : plusieurs irrégularités ont été relevées au niveau du ministère de la Défense.
Le rapport montre, ce cas d’espèce, qu’au niveau des armements, des munitions et optiques, sur 14 contrats d’un montant de 83 milliards 507 millions 507 mille 233 francs CFA, 8 contrats d’un montant de 75 milliards 106 millions 677 mille 520 francs CFA ont été attribués à plusieurs entreprises appartenant à une même personne physique.
Cependant, les enquêteurs ont pu constater que les indemnités spéciales ainsi que la prime globale d’alimentation des hommes sur le Théâtre des opérations intérieures sont payées « dans les délais prescrits ».
Le contrôleur général d’État par intérim ajoute que « la situation des pertes financières occasionnées par des agents des ministères et institutions renvoie au montant total de 16 milliards 496 millions 401 mille 536 francs CFA».
Urbain Millogo affirme aussi que 30 dossiers ont été transmis au Tribunal de grande instance Ouaga I pour traitement.
« Les gens pensent que c’est pour venir leur créer des problèmes qu’on fait les audits dans les institutions et ministères», se désole le contrôleur d’État Millogo qui conclut que c’est plutôt dans leur intérêt.