Une délégation du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité Nationale (HCRUN), conduite par son président Léandre Bassolé, s’est rendue le jeudi 23 juillet 2020 au siège de l’Alliance des partis de la mouvance présidentielle (APMP) à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre est de partager les questions de fond sur le processus de la réconciliation nationale. À cet effet, le HCRUN invite la mouvance Présidentielle a porté des messages de réconciliation aux populations particulièrement à leurs militants.
Par André Bado
Dans le cadre de sa mission de réconcilier tous les burkinabè, le HCRUN a rendu visite à l’APMP pour discuter du processus de réconciliation en cours et demander son implication. « Nous sommes venu ici partager la vision du HCRUN sur le processus de la réconciliation qui repose sur le triptyque qui est la justice, la vérité, et la réconciliation » a laissé entendre le Président du HCRUN Léandre Bassolé.
Au cours des échanges, la délégation du HCRUN a tenu à faire un rappel historique de la journée du pardon et les raisons de son échec. Selon le conseil de la réconciliation, l’échec est lié à un manque de certaines questions de fond, qui n’ont pas été prises en compte, à savoir : ‘’Pourquoi avons-nous commis des crimes ? Comment nous y sommes arrivés ?’’
A ces questions, le HCRUN invite la Mouvance présidentielle à s’impliquer dans le processus de réconciliation en partageant des messages de paix et de réconciliation notamment pendant les campagnes électorales.
Cependant des préoccupations ont été soulevées, notamment celle de la justice où le HCRUN a rassuré l’opinion publique qu’il n’est pas là pour une chasse aux sorcières. « Il ne s’agit pas d’une justice classique mais la possibilité de faire appel à une justice transitionnelle . », a expliqué M. Bassolé.
Pour lui, dans le processus de la vérité, il y a la réparation, et il faut encourager les coupables à avouer afin de se faire pardonner :« Il faut encourager ceux qui ont commis des crimes à se confesser. En ce moment, ils auront beaucoup de chances de se faire pardonner. »,a explicité le président du HCRUN.
Toujours de l’avis du président du HCRUN, les dossiers sur les crimes et toutes autres violations graves des droits humains, de 1960 à 2015 doivent être élucidés : « les dossiers de crimes économiques et de sang, non encore élucidés de 1960 à 2015, ont été remis sur la table ; il faut le dire, c’est la nation qui a demandé d’élucider tous ces dossiers » a-t-il laissé entendre.
Problématique à laquelle, l’APMP par son coordonnateur Clément Sawadogo, dit vouloir s’engager à soutenir le HCRUN dans sa mission : « c’est une démarche que nous apprécions en lui renouvelant notre disponibilité à apporter notre contribution dans le processus de la réconciliation », a rassuré Clément Sawadogo.