Le président de la Transition Paul Henri Damiba a invité les anciens chefs d’Etat du Burkina Faso pour une rencontre le vendredi 8 juillet 2022. La rencontre devrait porter sur la réconciliation nationale et l’insécurité selon la présidence du Faso.
Par La Rédaction
La rencontre annoncée des anciens chefs d’Etat du Burkina Faso et le président de la Transition Paul Henri Damiba n’aura pas tenu toutes ses promesses. L’idée de réunir les anciens chefs d’Etat autour d’une table est bonne mais elle a été très mal préparée par le pouvoir militaire.
Blaise Compaoré dont l’annonce de l’arrivée à Ouagadougou a suscité de vives réactions dans toutes les sphères socio politiques est arrivée le jeudi 7 juillet dans la capitale burkinabè à bord d’un avion de la présidence ivoirienne, peu avant 14h00. Ce qui annonçait la tenue effective de la rencontre de « haut niveau ».
Cependant, l’ancien chef d’Etat(près de un mois de présidence) et premier ministre de la Transition de 2015 Yacouba Isaac Zida qui vit en exil au Canada a décliné son invitation, confie des sources concordantes à Libreinfo.net. Déjà, c’est une absence qui joue sur l’effet recherché derrière cette rencontre.
Quelques heures plus tard, c’est l’absence de Michel Kafando le président de la Transition de 2015 qui est annoncée.
Roch Kaboré renversé par un coup d’Etat militaire le 24 janvier 2022, est pris en otage par ses partisans à son domicile situé dans le quartier populaire de la Patte d’Oie. Ils s’opposent à la participation de celui ci à la rencontre.
Il reste donc Blaise Compaoré, Jean Baptiste Ouédraogo et Paul Henri Damiba. Le symbole de la réconciliation recherché s’effrite, des burkinabè se montrent hostiles par la manière de faire de Paul Henri Damiba, les avocats du dossier Thomas Sankara se montrent très mécontents et appellent la justice à mettre en exécution les décisions de justice contre M. Compaoré.
En effet, Blaise Compaoré fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il est condamné par contumace dans l’affaire Thomas Sankara à vie.
Ce passage en force pour une « réconciliation » mal préparée risque de porter un coup sérieux aux militaires au pouvoir pour la suite de la gestion de la Transition.
Ces autorités sont en perte de confiance depuis leur accession au pouvoir par un coup d’Etat le 24 janvier 2022. Ils sont accusés d’être soutenu par le clan Blaise Compaoré et de faire le jeu de ces anciens dirigeants chassés par la rue les 30 et 31 octobre 2014.